Commentaire : On sait que les tampons hygiéniques contiennent du glyphosate et des dioxines. Dans le cas présent, et comme il est suggéré dans l'article, c'est peut-être la conjonction de plusieurs facteurs qui déclenchent le choc toxique : pollution chimique, flore vaginale anormale, alimentation déséquilibrée, le tout, étalé sur des années. Ajoutons à cela une faiblesse, passagère ou pas, du système immunitaire et le (vilain) tour est joué. Pour y voir plus clair :

tampons
© empire331 / istock Depuis la fin des années 90, le choc toxique lié aux règles a réapparu et ne cesse de croître.
Le choc toxique lié aux règles a déjà provoqué la mort d'une femme, et plusieurs amputations. Pour mieux comprendre et analyser le phénomène, des chercheurs lancent une collecte de tampons usagés.

Fièvres soudaines pendant vos règles? Vomissement, diarrhée, éruption cutanée? Le choc toxique lié aux règles est en augmentation et "la recherche a besoin d'échantillons pour mieux comprendre la maladie", indique le centre national de référence des staphylocoques des Hospices civils de Lyon, qui a lancé ce mercredi une collecte de tampons hygiéniques usagés.

En 1990, plus aucun cas de syndrome du choc toxique (SCT) n'était recensé en France. Mais depuis la fin des années 90, la maladie a réapparu et ne cesse de croître: 5 cas déclarés en 2004, 19 en 2011 et jusqu'à 22 cas en 2014.

Le choc toxique peut potentiellement toucher 1% des femmes, celles qui sont porteuses du staphylocoque doré.



" Une maladie taboue parce que c'est sale"

Justine a 26 ans. Il y a trois ans, elle a été victime de ce syndrome. "J'avais mes règles, un tampon. Le soir, je l'enlève et je commence à avoir mal à la tête, des diarrhées. Je pense à un début de gastro. Dans la nuit, j'ai commencé à vomir, énormément", raconte-elle.

Sang dans les yeux, langue gonflée : le médecin généraliste panique. A l'hôpital, personne ne comprend non plus. Elle est mise en quarantaine et à aucun moment on ne lui parle de tampon, regrette-t-elle. Traitée aux antibiotiques, elle rentre chez elle. Elle mettra six mois pour pouvoir "aller jusqu'à la boîte aux lettres", un an pour se remettre, en passant par des moments affreux.



Et il faudra un mois pour qu'on mette enfin un mot sur le mal qui l'a traversé, "grâce" à la présence de pus dans son vagin. "C'est une maladie invisible et elle est taboue parce que c'est sale", souligne la jeune femme, aujourd'hui psychanalyste.

Pourtant, elle peut être très grave. Certaines femmes ont vu des bouts de nez, de doigts, se nécroser. Une jeune mannequin américaine, Lauren Wasser, a perdu une jambe en 2012.

Envoyez vos tampons !

Les médecins sont insuffisamment sensibilisés au problème d'autant, qu'au début, les symptômes font penser à un virus banal. Mais la hausse des cas ces dernières années interpelle. Plusieurs pistes pourraient l'expliquer : la nature des composants, l'utilisation accrue de tampons ou une évolution de la flore vaginale due peut-être à l'alimentation, avance le professeur Lina.

Pour en avoir le cœur net, il lance une grande collecte nationale avec l'espoir d'obtenir au moins 1000 tampons usagés. Depuis la conférence de presse qui s'est déroulée mercredi, 500 demandes de kits stériles ont déjà été envoyées au CHU de Lyon. En plus d'aider la recherche, les femmes qui enverront un tampon usagé pourront savoir si elles sont porteuses de la bactérie l'exposant à ce risque.