L'Espagne se préparait mercredi à accueillir des navires de guerre russes dans son enclave de Ceuta pour leur permettre de se ravitailler en carburants avant de repartir pour la Syrie. Une "attention" pas franchement du goût de l'OTAN et de l'UE, qui poussent Madrid à temporiser.

la flotte russe
© Googlela flotte russe Kouznetsov
C'est un ravitaillement qui pose problème. Du moins à l'OTAN et à certains représentants de l'Union européenne. Alors que l'Espagne se préparait ce mercredi à accueillir dans son enclave africaine de Ceuta (nord du Maroc) une flotte de bateaux russes passant le détroit de Gibraltar, pour lui permettre de se ravitailler en carburants, plusieurs voix se sont élevées pour critiquer la démarche.

Le problème selon elles : cette flottille est en route vers la Syrie et serait susceptible de renforcer les forces russes en présence à Alep. "Nous sommes préoccupés et avons exprimé très clairement le possible usage de ce groupe de combat pour augmenter les frappes aériennes sur les civiles à Alep", a ainsi déclaré le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, ajoutant néanmoins qu'il était du ressort de chaque nation de décider d'autoriser ou non des navires étrangers à se réapprovisionner.

L'Espagne accusée de jouer un double-jeu

Dans la lignée des réserves formulées par Stoltenberg, le chef de files des libéraux au Parlement européen Guy Verhofstadt s'est lui aussi élevé avec force contre la décision ibérique. "Il est scandaleux que l'Espagne, membre de l'OTAN et de l'Union européenne, autorise la flotte russe Kouznetsov (du nom du porte-avions "L'Amiral Kouznetsov" qui mène la flotille, ndlr) à se ravitailler et à recevoir une assistance technique en territoire espagnol", a blâmé l'ancien Premier ministre belge dans un message publié sur son compte Twitter.
« Elle apporte son soutien à une flotte qui n'a qu'un but : l'annihilation d'Alep et le harcèlement des forces de l'UE et de l'OTAN »

Guy Verhofstadt, président du groupe des libéraux et démocrates au Parlement européen
« Seulement la semaine dernière, ce gouvernement espagnol a signé une déclaration du Conseil européen accusant la Russie de crimes de guerre contre des civils à Alep », poursuit-il. « Pourtant elle apporte son soutien à une flotte qui n'a qu'un but : l'annihilation d'Alep et le harcèlement des forces de l'UE et de l'OTAN. »


Commentaire : Est-ce que Monsieur Guy Verhofstadt aurait toute sa tête pour mentir de cette façon ? Ont-ils tous perdu la tête dans les sphères de l'OTAN et de l'UE ?




Madrid dit réexaminer les autorisations accordées à la Russie

Face à ces condamnations, Madrid a choisi de temporiser, affirme El Paìs. Selon le quotidien espagnol, le ministère des Affaires étrangères a indiqué être en train de réexaminer le permis délivré à la flottille russe pour faire halte à Ceuta, "en fonction des informations communiquées par [ses] alliés et les autorités russes". En attendant, aucune décision n'a été prise.

Présent à Paris mardi soir pour une réunion des pays occidentaux de la coalition internationale en Syrie et en Irak, le ministre espagnol de la Défense, Pedro Morenés, a pour sa part confirmé que les navires russes avaient reçu "une autorisation préalable" pour s'arrêter à Ceuta, rapporte The Guardian. Il a également fait savoir que son gouvernement allait demander des clarifications de la Russie quant "au but et à la destination" de cette flotte.

À noter que cette polémique entre l'Espagne et l'OTAN n'est pas la première. En mai dernier déjà, Madrid avait en effet été accusé de "trahir" ses alliés en autorisant des bateaux et des sous-marins russes à se ravitailler à Ceuta. Selon un décompte du Times effectué à l'époque, au moins 57 appareils russes s'étaient arrêtés dans les ports espagnols d'Afrique du Nord depuis 2011.