Dans une intervention sur la télévision publique russe, Vladimir Poutine a mis en avant les qualités de l'ancien Premier ministre, qui « se distingue fortement des hommes politiques de la planète ».
Russia's President Vladimir Putin (L) welcomes France's former Prime Minister Francois Fillon
© Alexey Druzhinin / Reuters
François Fillon est «un grand professionnel», « capable de défendre son point de vue », a déclaré mercredi le président russe Vladimir Poutine.

« Monsieur Fillon, à mon avis, se distingue fortement des hommes politiques de la planète », a aussi estimé le président selon des images retransmises par la télévision publique. « [M. Fillon] au premier abord est fermé, réservé mais, malgré ses manières très européennes, il est capable de défendre son point de vue » a expliqué le président russe ajoutant à propos de l'ex-Premier ministre que c'était « un négociateur ardu » et un « grand professionnel ».

François Fillon se démarque du reste de la classe politique française dans ses positions vis à vis de la Russie. Sur la question syrienne, il confiait son point de vue à l'hebdomadaire Valeurs Actuelles en 2015 : « Il faut se féliciter que la Russie soit intervenue. Sinon, nous aurions sans doute en face de nous un Etat islamique encore plus puissant ».

Il ne considère d'ailleurs pas le départ de Bachar el-Assad comme indispensable à la résolution de la crise en Syrie.

Il souhaite également lever l'embargo imposé à Moscou depuis le rattachement de la Crimée. Il faisait partie des 86 députés ayant voté une résolution en avril dernier en ce sens.
« J'espère que ce vote permettra au gouvernement d'accélérer le processus pour la levée de cet embargo », déclarait-il alors.

Il regrettait enfin l'annulation de la vente des navires Mistral décidé par François Hollande au cœur de la crise ukrainienne, décision qu'il qualifiait de « stupide, coûteuse et inefficace ».

François Fillon décrit le président russe comme « un bouledogue » avec « un côté chaleureux et sensible ». Pour Thierry Mariani, député LR des Français de l'étranger pour la Russie et soutien de longue date de François Fillon, le courant est passé entre les deux hommes : « Il y a une estime réciproque ». Il confie une anecdote du temps où l'ancien Premier ministre était à Matignon : « Je me souviens d'une réunion à Moscou où j'avais attendu une heure et demie de plus que la durée prévue de leur rencontre. Ils ont parlé pendant trois heures. Je ne vois pas Vladimir Poutine accorder plus d'une heure à quelqu'un pour qui il n'a pas d'estime. »