Sur France info, ce matin, l'historien spécialiste de la Syrie, Frédéric Pichon, a mis les pendules à l'heure face à la propagande atlantiste diffusée par les médias d'Etat. Auteur du livre, "Pourquoi l'Occident s'est trompé" a dressé un tableau beaucoup moins manichéen de la situation que celui que la journaliste à l'antenne faisait passer à ses auditeurs.

Syrian airstrikes
© RT
En effet, après avoir interviewé un habitant d'Alep-Est qui prétendait se sentir menacé par le régime syrien et vouloir rester malgré de prétendus tracts distribués par les forces d'Assad les incitant à partir sous peine "d'anéantissement" en leur disant que "le monde les avait abandonnés" (dans le reportage radiophonique on entend un bébé pleurer en arrière-fond), la journaliste s'est adressée à Frédéric Pichon pour lui demander justement pourquoi le monde avait abandonné les "rebelles" et la Syrie.

C'est alors que le spécialiste a dû expliquer gentiment à la journaliste ce qu'il se passait en Syrie et l'amener à prendre contact avec la réalité... du terrain. Il a signifié que la "rébellion" à Alep était une "rébellion islamiste" (djihadiste) qui n'avait plus rien à voir avec l'opposition politique de 2011 et que les 50.000 personnes qui quittaient Alep le faisaient pour se réfugier dans les zones détenues par les forces gouvernementales et kurdes. En somme pour fuir les exactions des milices islamistes qui sont présentées sur France info comme des "rebelles". L'expert a pu également préciser que ces "rebelles islamistes" n'étaient plus soutenus par la Turquie depuis l'été suite aux accords entre la Russie et la Turquie ce qui a modifié la donne à Alep. Il a également déclaré qu'il doutait de la propagande venant des "rebelles" d'Alep notamment des photos d'enfants diffusées dans les médias en disant qu'il y avait du vrai et du faux.

Puis à la journaliste qui essayait de soutenir l'action française sur la réunion du conseil de sécurité sur la Syrie en se demandant si cela pourrait favoriser une intervention sur la situation syrienne, l'expert lui a rétorqué que les errements de la France de par son soutien au Qatar et l'Arabie saoudite (qui arment les rebelles islamistes d'Alep) décrédibilisaient l'action française et sa légitimité sur ce dossier.

Voilà un expert qui aide les auditeurs à prendre contact avec le réel de la situation syrienne malgré la propagande atlantiste pro-djihadiste qui sévit dans les médias d'Etat.