Le Roi Salmane d'Arabie Saoudite a déclaré ne pas « accepter d'ingérence dans les affaires intérieures du Yémen »... La même Arabie saoudite est à la tête d'une coalition militaire qui intervient depuis 2015 au Yémen. En termes d'ingérence dans les affaires intérieures d'un pays, l'invasion, ça se pose là.


Commentaire : Les masques tombent ! Nous voyons la folie dans toute sa splendeur, la perversité et le cynisme de tous ceux qui mènent le monde. Mensonges et hypocrisies n'échappent plus à notre conscience. Ce face à face avec la réalité devrait donc nous ouvrir les yeux, enfin.


Salmane ben Abdelaziz Al Saoud
© AFPLe roi d'Arabie saoudite, Salmane ben Abdelaziz Al Saoud
Je ne vais pas citer l'une des plus célèbres répliques d'Audiard à ce sujet, ce serait trop facile... Oh et puis si, tiens ! « Les cons, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît ! »


Alors notre tonton flingueurs du jour, c'est le roi Salmane d'Arabie saoudite, qui a déclaré sans rire, il faut le faire, que :

« Nous n'accepterons aucune ingérence dans les affaires intérieures du Yémen »

Non, ce n'est pas un gag, je vous jure ! Le type est très sérieux. Il envahit un pays voisin à la tête d'une coalition militaire arabe d'une dizaine de pays, il bombarde joyeusement des « rebelles »... et des mariages — oups, désolé — ; accessoirement, son armée de branquignoles suréquipée à grands frais par l'Oncle Sam se prend des roustes par une bande de pouilleux... mais il ne veut pas « d'ingérence intérieure dans les affaires intérieures du Yémen ».

Alors, bien sûr, en face, les « rebelles » sont des chiites et à ce titre, probablement soutenus en sous-main par l'Iran, ce que Téhéran dément, sans surprise.

Bien sûr aussi, ces rebelles soutiennent l'ex-président yéménite, qui a été renversé par la version locale des Printemps arabes, ce qui explique au passage que le nouveau pouvoir ait donc les faveurs de l'occident.

Bien sûr enfin, du point de vue saoudien, que les houthis reçoivent en loucedé des armes iraniennes avec lesquelles ils taillent en pièce les soldats de leur coalition en carton, ce n'est pas exactement une bonne nouvelle.
Raid saoudien Yemen
© ReutersLes conséquences d'un des nombreux raids aériens saoudiens à Sanaa, la capitale du Yémen
Mais que l'Arabie Saoudite, puissance extérieure à tout ce petit monde, qui envahit et qui bombarde, avec le soutien — au moins logistique — des États-Unis et de la Grande-Bretagne (laquelle lui vendrait, soit dit en passant, des bombes à sous-munition, des trucs bien sales et interdits) — que l'Arabie saoudite, disais-je donc avant d'être interrompu par moi-même, s'offusque d'ingérence dans les affaires intérieures du Yémen, c'est gros. Très gros.

Gros comme, je ne sais pas moi, un pays dont le Code pénal prévoit l'amputation des mains, la crucifixion et la décapitation, un pays qui pratique l'esclavage et accorde moins de droits aux femmes qu'aux chameaux serait à la tête de la commission des droits de l'homme de l'ONU. Un truc comme ça ne pourrait pas arriver, si ?


Commentaire : Nous sommes au 21e siècle ; l'Arabie Saoudite est un pays riche ; sa technologie est moderne ; sa population est composée d'êtres humains. Et pourtant, ça fouette, ça décapite, ça lapide, ça crucifie, ça ampute. Et c'est promu au Conseil des Droits de l'Homme.

Une situation horrifiante et injustifiable qui n'a pas l'air de poser trop de problèmes de conscience à la clique politicienne française. Celle qui aime parler liberté, égalité, fraternité et qui se rend, accessoirement aux frais du contribuable, dans un pays à l'opposé des valeurs dont elle se fait le chantre, pour parler « partenariat économique » et vendre le « savoir- faire français », à coup de centrales nucléaires et d'armements de pointe mortifères.


Gros comme, disons, une coalition de 22 pays tous unis contre le terrorisme, qui intervient militairement dans des pays sans leur voir demandé leur avis et dont plusieurs des principaux membres (É.-U., Arabie Saoudite, tiens, encore eux, Qatar, Turquie...), soutiendraient plus ou moins ouvertement le terrorisme. Un pur cas d'école, bien sûr.

Bref, c'est trop gros, j'ai dû mal lire. Ce n'est pas possible. On ne nous prendrait pas pour des cons à ce point là. Après tout, les saoudiens, ce sont nos chers amis, ils sont dans le camp du Bien...