Pour la première fois depuis 2006, la Russie a perdu sa place au Conseil des droits de l'Homme (CDH) de l'ONU, s'inclinant de justesse devant la Croatie. Malgré les critiques des ONG des droits de l'Homme, l'Arabie saoudite a pourtant été réélue. La Russie, qui prétendait à une place au CDH de la zone Europe de l'Est, a obtenu 112 soutiens parmi les 193 pays membres des Nations unies. Les deux places disponibles pour le groupe d'Etats de cette région seront donc occupées par la Croatie (114 voix) et la Hongrie (144 voix).

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© GoogleLes barbares de l'Arabie Saoudite sont ré-élus
Dans le vote pour le continent asiatique, l'Arabie saoudite s'en est sortie avec 152 voix et représentera donc la région en matière de droits de l'homme aux côtés du Japon, de la Chine et de l'Irak pour les trois prochaines années.

Les élections se sont déroulées sur fond de polémique, plusieurs ONG de défense des droits de l'homme assurant que le Conseil a été pris en otage par des régimes oppressifs cherchant à se défaire des critiques et à privilégier leur propre agenda.

Les organisations Human Rights Watch et Amnesty International ont publié un communiqué conjoint plus tôt en 2016 condamnant Riyad pour « un bilan effroyable de violations » des droits humains au Yémen, où la Monarchie mène une campagne de bombardements contre les rebelles chiites Houthis depuis 2015. Au cours de celle-ci, près de 4 000 civils ont trouvé la mort. Les deux ONG appelaient à suspendre l'Arabie saoudite du Conseil des droits de l'Homme, dont elle est membre depuis la création de celui-ci en 2006.

La monarchie saoudienne a par ailleurs mené quelque 157 exécutions en 2015, soit le nombre le plus élevé de peines capitales effectuées depuis deux décennies et est bien partie dépasser ce chiffre en 2016.

Pourtant, dans sa brochure officielle de campagne, publiée avant le vote, Riyad se targue de son bilan en matière de droits de l'Homme, assurant notamment soutenir «l'habilitation des femmes à tous les niveaux» en accord avec la «loi de la Charia, qui garantit selon elle une «juste égalité de genre».