En Libye, des raids aériens ciblés pourraient intervenir cette nuit, dès l'obtention d'un feu vert de l'ONU à un recours à la force.

« Des frappes peuvent intervenir dès cette nuit ou demain vendredi », a indiqué une source proche du dossier, s'exprimant sous couvert d'anonymat. « A partir du moment où la résolution est adoptée, des actions militaires peuvent être engagées dans les heures qui suivent », ont confirmé de leur côté des diplomates français, également sous le couvert d'anonymat.

Ces raids pourraient être engagés dans le cadre d'une opération menée par la France, la Grande-Bretagne, le Qatar et les Emirats Arabes Unis.

« Prendre toutes les mesures nécessaires »

Ces décisions seront prises à l'issue d'un conseil de sécurité de l'ONU, qui doit se tenir ce soir. La résolution soumise au vote prévoit notamment que les Etats membres pourront « prendre toutes les mesures nécessaires » pour protéger les civils en Libye. Selon Alain Juppé, Paris et ses partenaires seraient prêts à intervenir après le vote. François Fillon, lui, a ajouté que la France souhaitait une intervention dès le feu vert de l'ONU.

Le projet de résolution décidé aussi « d'établir une interdiction de tous les vols dans l'espace aérien » de la Libye « de manière à aider à protéger les civils ».

Vote de l'ONU à 23h

L'expression « toutes les mesures nécessaires » ouvre la voie à des frappes militaires contre des cibles en Libye, même s'il est dit dans le texte qu'elles « excluent une force d'occupation » à l'intérieur du pays.

Le vote de la résolution par les quinze Etats membres du Conseil de sécurité doit avoir lieu ce jeudi à 23h (heure française).

« Il serait étonnant qu'il y ait un veto d'un membre permanent (du Conseil de sécurité, ndlr) et nous sommes persuadés d'avoir les neuf voix nécessaires », a déclaré un diplomate français.

« Nous arrivons ce soir ! Pas de pitié ! »

De son côté, Mouammar Kadhafi a lancé un avertissement aux habitants de Benghazi. Il a prévenu que ses forces entreraient dans la soirée dans la place forte de l'insurrection, ajoutant qu'elles ne feraient preuve d'aucune miséricorde pour quiconque leur résisterait. « Nous arrivons ce soir ! Pas de pitié ! », a-t-il lancé.

Dans un discours à la radio, le n°1 libyen a ajouté que les habitants de la capitale de la Cyrénaïque qui n'ont pas d'armes n'avaient rien à craindre mais que toutes les maisons seraient fouillées.

Il a demandé à son armée de ne pas poursuivre les insurgés qui déposeraient les armes et prendraient la fuite ce soir au moment de l'arrivée de ses forces.