Bizarrement, le 7 janvier, Trump a consacré plusieurs de ses tweets devenus rituels aux relations de son pays avec la Russie : « Avoir une bonne relation avec la Russie est une bonne chose, pas une mauvaise chose. Seuls les gens « stupides », ou les « imbéciles », penseraient que c'est mauvais ! Nous avons assez de problèmes dans le monde sans en ajouter un autre. Quand je serai président, la Russie nous respectera beaucoup plus que maintenant, et les deux pays travailleront peut-être ensemble pour résoudre quelques-uns des problèmes majeurs du monde ! »

Guerre
© Inconnusi vis bellum, para bellum
Au même moment, sans doute expédiée par une équipe complète de « gens stupides » et acheminée par des « imbéciles », la plus grosse cargaison de matériel (87 chars, obusiers et 144 véhicules de combat Bradley) rassemblée depuis la guerre froide étaient débarquée en Allemagne, au port de Brème. Leur destination finale est l'Europe de l'Est où ils renforceront le dispositif de l'OTAN pour « dissuader l'agression russe ».

Ils seront bientôt rejoints par quelques centaines de soldats (3 500 ?) de la 4e Division d'Infanterie de Fort Carson (Colorado) au cours des deux prochaines semaines.

Ce déploiement marque le début d'une nouvelle phase de l'Opération Atlantique « Resolution » (1) qui prévoit la présence continue d'une équipe de combat de brigade blindée américaine en Europe par succession de rotations de neuf mois. La mission serait destinée à dissiper les craintes de l'Estonie, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Pologne et d'autres alliés de l'Otan à propos de la Russie.

Les nouvelles forces se rassembleront d'abord en Pologne, puis se diffuseront dans sept pays, de l'Estonie à la Bulgarie. Ils seront basés en Allemagne où les États-Unis ont maintenu depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale une présence dont Mme Merkel ne semble pas s'offusquer outre mesure.

L'an dernier, le secrétaire américain à la Défense, Ash Carter, avait déclaré que les forces iraquiennes participeraient à des exercices militaires réguliers dans la région avec des alliés de l'Otan. A cette époque, le commandant de l'armée de l'armée américaine, le général Ben Hodges, avait décrit ce déploiement général comme « l'incarnation de l'engagement des États-Unis à dissuader l'agression et à défendre - ses- alliés et partenaires européens ».
Les militaires américains auront également à leur disposition pour leurs déplacements une brigade d'aviation de combat avec environ 10 Chinook, 50 hélicoptères Black Hawk, 1 800soldats de Fort Drum (état de New York) et un bataillon comprenant 24 hélicoptères d'attaque Apache et 400 combattants de Fort Bliss, (Texas). Ils seront basés en Allemagne avec certains avions positionnés en Lettonie, en Roumanie et en Pologne.
D'autres membres de l'OTAN accentuent également leur présence : la Grande-Bretagne envoie des avions de chasse dans la zone de la mer Noire et déploiera un bataillon de troupes, de chars et d'infanterie en Estonie au printemps, soutenue par les troupes françaises et danoises. L'Allemagne envisage également d'envoyer des troupes et des chars en Lituanie.

L'Albanie, la Belgique, le Canada, la Croatie, la France, l'Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Roumanie et la Slovénie jouent également un rôle dans ce que l'Otan a baptisé sa « présence renforcée ». Les Etats-Unis envisagent de relocaliser une unité Stryker de l'Allemagne vers la Pologne dans le cadre de cette opération.

L'OTAN a déjà commencé à placer des équipements et des munitions en Europe de l'Est afin de réduire le temps nécessaire au déploiement d'unités supplémentaires si nécessaire.
1. Sans être un faux-ami, le mot anglais « Resolution » peut être traduit de deux manières en Français :
- résolution au sens de détermination

- solution au sens de résoudre un problème

2. Bien sûr, l'adage est : « si vis pacem, para bellum » paradoxe bien connu qui a justifié les différentes « forces de dissuasion » depuis la fin de la seconde guerre mondiale et signifie : « si tu veux la paix, prépare la guerre ». Encore faut-il être accessible à la subtilité des paradoxes ! Ce qui est sûr, c'est que, si tu veux la guerre, eh ben... prépare la guerre : « si vis bellum, para bellum ».