Le 1er avril, l'ambassade de Russie aux Etats-Unis a mis en ligne une messagerie vocale proposant des «services de hackers russes» et des «ingérences électorales». Ce poisson d'avril n'a pas vraiment fait rire les médias américains.
Poisson d'avril
© Inconnu
«Vous êtes bien sur la messagerie de l'ambassade de Russie, votre appel est très important pour nous. Pour demander à ce qu'un diplomate russe contacte vos adversaires politiques, appuyez sur 1 [...] pour bénéficier des services d'un hacker russe, tapez 2 [...] pour une ingérence électorale, tapez 3 et attendez la prochaine campagne électorale. Veuillez noter qu'afin d'améliorer la qualité de nos services, tous les appels sont enregistrés». Voilà le message hilarant d'une boîte vocale factice lancée en guise de poisson d'avril par le ministère russe des Affaires étrangères aux Etats-Unis. Le message a été enregistré en russe et en anglais.

Cette blague sarcastique a évidemment été imaginée pour tourner en ridicule les accusations portées contre la Russie sur une prétendue ingérence de Moscou dans la présidentielle américaine de novembre 2016 et qui aurait contribué à l'élection de Donald Trump, ainsi que sur les liens étroits qu'entretiendrait ce dernier avec des responsables russes.

Ce poisson d'avril semble avoir cependant laissé quelques arrêtes en travers de la gorge de certains journalistes de grands médias traditionnels américains. Lors d'une interview en direct sur CNN, Matthew Chance, journaliste phare de la chaîne et qui a travaillé plusieurs années dans le bureau de la chaîne à Moscou, a considéré la blague comme une «tentative de tourner en dérision des allégations très sérieuses».


«Après avoir habité pendant quelques années en Russie, je sais que les Russes ont un sens de l'humour aiguisé. Je pense que le problème est que certains Américains peuvent ne pas être sensibles à ce genre d'humour», a déclaré un autre journaliste de CNN.

Selon le ministère russe des Affaires étrangères, l'agence de presse américaine Associated Press a également été légèrement perturbée par ce poisson d'avril ne sachant pas vraiment comment réagir. Un de ses correspondants a contacté le ministère et lui a demandé de «confirmer officiellement que le message enregistré était bien une blague», a fait savoir sur Facebook la porte-parole du ministère, Maria Zakharova.

«Ce n'est qu'une parodie, c'est tout simplement drôle. Il y a un message sérieux derrière, car aucune de ces allégations n'a été ni prouvée ni correctement étudiée. Pourquoi les Russes n'auraient-t-ils pas le doit d'en rire ? Je pense qu'ils en ont le droit et même qu'ils doivent le faire, que nous devrions tous le faire. [Le 1er avril], cela arrive une fois par an, c'est seulement une occasion de s'amuser un peu [...] je ne savais pas à quel point l'humour des russes était bon», a déclaré le présentateur et intervenant britannique Jon Gaunt à RT.

Plus tôt cette semaine, un autre média américain, ABC News, avait diffusé un entretien avec le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Lors de l'interview, le journaliste d'ABC News a déclaré à Dmitri Peskov que seuls 9% des Américain avaient une opinion favorable du président russe Vladimir Poutine. Ce qui n'a pas semblé étonner le porte-parole du Kremlin.

«Les citoyens américains ont été la cible d'une propagande anti-russe extrêmement importante qui leur fait croire que les hackers russes sont partout, dans chaque réfrigérateur, dans chaque placard», a répondu le responsable russe.