L'énigme maléfique des psychopathes

Frappés de cécité morale et affective, ces prédateurs intriguent la science. Des équipes relèvent le défi de leur prise en charge et l'imagerie cérébrale tente de décrypter l'origine du mal.


Commentaire : Vraiment ? Alors ils feraient bien de lire La ponérologie politique - Étude de la genèse du mal appliqué à des fins politiques.


Alex DeLarge
© PROD DB / POLARIS / HAWK / WARNER BROSDans le film de Stanley Kubrick, « Orange mécanique », Malcolm McDowell interprète Alex DeLarge (au centre), un psychopathe qui s’intéresse au viol et à l’ultraviolence sur fond de musique classique.
Quand nous croisons un de ces prédateurs, c'est pour notre malheur. C'est qu'ils savent l'art de séduire. Et de nous entraîner dans leur ronde autolâtre. Jusqu'à ce que tout bascule. Ils avancent masqués. S'ils séduisent, c'est que nous ignorons à qui nous avons affaire. Quand nous le comprenons, c'est souvent trop tard. Un air glacé glisse sur notre nuque. Nous arrive-t-il de côtoyer l'un d'eux, sachant ce qu'il a fait ? Une sueur froide coule dans notre dos.

C'est, littéralement, ce qu'a vécu le professeur Thierry Pham, psychologue, à la maison d'arrêt de Mons (Belgique). « Je recevais un détenu pour faire son bilan psychologique. Il avait fait plusieurs évasions avec prises d'otages. C'était notre première rencontre. Il est entré dans mon bureau. Au lieu de s'asseoir face à moi, il a lentement fait le tour de la pièce. Puis il est passé ­derrière moi en me frôlant. Les minutes m'ont semblé très ­longues. J'ai hésité, mais je n'ai pas appelé le ­service de sécurité. Ç'aurait été avouer mon anxiété, ­reconnaît-il aujourd'hui. Je me suis écarté, il a fini par s'asseoir. J'ai compris que c'était une lutte de pouvoir, une forme extrême d'intimidation. »

Des épisodes comme celui-ci, le psychologue en a plein sa mallette. « J'ai été amené à faire le ­bilan d'un homme d'une quarantaine d'années, condamné à la détention à perpétuité. Il avait commis un assassinat d'enfant avec actes de torture. Cet homme, qui esquivait systématiquement les faits, était extrêmement onctueux et ­jovial avec moi. Il me regardait droit dans les yeux, ne ménageait pas ses flagorneries ni ses clins d'œil. Une tentative un peu grossière de ­séduction, mais aussi une volonté d'atteinte du ­cadre institutionnel. »

Le mépris d'autrui comme moteur

Séduction superficielle, loquacité, surestimation de soi, narcissisme exacerbé, froideur émotionnelle, manque profond d'empathie... Tels sont les premiers traits de personnalité...

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