Commentaire: Reprise de commentaire avec modifications. Le CRISP, incroyable outil pouvant servir à traficoter l''ADN, est classé par plusieurs organismes d'espionnage et de renseignement états-uniens comme arme de destruction massive. Et pour cause : grâce à lui, les virus, les bactéries, les animaux, les plantes et les êtres humains deviennent entièrement modifiables... La Chine à d'ailleurs commencé ses essais sur des êtres humains.

S'étonnera-t-on, comme d'habitude, d'entendre ça et là que les choses ne semblent pas se passer comme prévu ? Le CRISPR, associé à la fibre démiurgique que vient fatalement titiller ce type de technologie, ni bonne, ni mauvaise, nous promet donc le cocktail explosif habituel ; celui qui promet tant et tant à l'humanité, celui qui finit par nous exploser immanquablement à la figure. Par malchance ? Pas du tout. Car hélas, le monde scientifique n'est pas un exemple idéal de probité morale et intellectuelle, loin s'en faut. La corruption règne à tous les étages, les bonnes intentions sont perverties, les déontologies sont redéfinies, les énergies créatrices, détournées. Alors qu'avons-nous donc là ? L'ignorance et l'arrogance entraînant comme de bien entendu ses indéfectibles conséquences catastrophiques :

ADN crispr
© Inconnu
Une nouvelle étude réalisée par le Columbia University Medical Center lance un avertissement aux scientifiques utilisant CRISPR-Cas9. L'étude a montré que la technologie d'édition génétique pouvait engendrer des mutations imprévues, pouvant restées inaperçues si on les recherche uniquement via des algorithmes.

L'édition génétique est une technologie relativement récente, et il n'existe aucune autre méthode disponible à l'heure actuelle présentant la rapidité, la précision et l'efficacité de CRISPR-Cas9. Son succès est tout à fait inédit dans de nombreux domaines tels que la médecine, permettant à des scientifiques d'éditer le virus HIV hors d'un organisme vivant et de développer un moyen d'en finir avec la malaria en induisant des modifications chez les moustiques.

Les scientifiques chinois affirment qu'ils ont déjà utilisé CRISPR sur des êtres humains, et que des essais cliniques sont en cours chez des patients (y compris aux USA). Compte tenu de l'étendue des applications de CRISPR à l'heure actuelle et dans le monde entier, les chercheurs du Columbia University Medical Center (CUMC) mettent en garde sur ces utilisations. Une étude publiée dans la revue Nature Methods a révélé que CRISPR-Cas9 peut engendrer des modifications imprévues du génome.

« Nous avons le sentiment qu'il est essentiel que la communauté scientifique prenne en considération les risques potentiels de toutes les mutations non ciblées causées par CRISPR, y compris les mutations d'un simple nucléotide, et les mutations au sein de zones non-codées du génome » a expliqué le co-auteur de l'étude Stephen Tsang, du CUMC, dans un communiqué de presse.
Dans l'étude, l'équipe de Tsang a séquencé le génome de souris qui avaient préalablement été traitées par CRISPR dans le cadre d'un essai de traitement de la cécité. Ils ont recherché toutes les mutations possibles, y compris celles qui auraient pu modifier un simple nucléotide. Les chercheurs ont recensé le chiffre ahurissant de 1500 mutations de nucléotide simple et plus de 100 délétions ou insertions à plus grande échelle sur les génomes des deux individus étudiés.
L'étude ne suggère pas que l'on stoppe totalement les travaux sur CRISPR, loin de là. Après tout, l'utilisation de CRISPR a été un succès chez les souris qui ont été traitées par ce procédé. En revanche, les scientifiques mettent en garde et demandent la mise en place d'une méthode plus claire quant au suivi des mutations, délétions, ou insertions au sein du génome. Ils proposent de procéder au séquençage complet du génome au lieu de faire confiance à des algorithmes informatiques, qui n'ont détecté aucune des mutations découvertes grâce à cette étude.

« Nous espérons que nos découvertes encourageront d'autres chercheurs à utiliser le séquençage du génome complet comme méthode pour déterminer les effets non-ciblés de leurs techniques utilisant CRISPR, mais également pour envisager des versions différentes, plus sûres et plus précises de l'édition génétique » confie Tsang.

« Les algorithmes prédictifs semblent être fiables lorsque CRISPR est utilisée dans des cellules ou des tissus produits dans des boîtes de Pétri, mais le séquençage du génome complet n'a pas été utilisé pour rechercher tous les effets secondaires imprévus au sein d'animaux vivants » a ajouté le co-auteur de l'étude Alexander Bassuk, de l'University of Iowa.

Traduction : Virginie Bouetel