Comment: Bien entendu, on nous présente cette belle avancée médicale sous l'angle inattaquable du conte merveilleux « Progrès de la médecine ». Connaissant le potentiel dévastateur de cette technologie et l'état de décrépitude morale des ténors de cette médecine moderne, on sait dorénavant que le Rubicon vient d'être franchi.


Crystal Structure of Cas9 in Complex with Guide RNA and Target DNA
© Inconnu
Des scientifiques chinois seront les premiers au monde à injecter chez des humains des cellules génétiquement modifiées en utilisant la nouvelle technologie Crispr-Cas9, révèle la revue Nature. La technique, souvent qualifiée de « ciseau génétique », permet de sectionner un gène à un endroit précis.

Une équipe dirigée par Lu You, oncologiste à l'université chinoise de Sichuan, a reçu l'autorisation des autorités pour mener un essai clinique, devant débuter le mois prochain, cellules génétiquement modifiées au moyen de cette technique pour le traitement du cancer du poumon.

Des lymphocytes T (cellules du système immunitaire) seront modifiés afin d'inactiver le gène qui code pour la protéine PD-1, laquelle inhibe leur action contre les cellules cancéreuses (plusieurs traitements d'immunothérapie visent à inhiber cette même protéine). Ces cellules seront multipliées in vitro et ré-injectées chez les patients.

Seules des personnes atteintes d'un cancer du poumon avancé et pour lesquelles les traitements ont échoué pourront participer à ce test.

Aux États-Unis, un essai pour le traitement du cancer, mené par le chercheur en immunothérapie Carl June de l'université de Pennsylvanie à Philadelphie, a déjà été approuvé par les US National Institutes of Health (NIH), rapporte le Scientific American. Le projet est en attente du feu vert de la FDA et de l'université. Le projet vise aussi à bloquer le gène codant pour la PD-1 ainsi qu'un autre gène et à insérer un troisième gène.

Bloquer le gène codant pour la PD-1 avec certitude et multiplier les cellules devraient augmenter les chances d'efficacité, estime Timothy Chan, chercheur en immunothérapie au Memorial Sloan Kettering Cancer Center (New York) comparativement aux nouveaux traitements d'immunothérapie qui utilisent des anticorps.