immigration
Quelque 10 000 réfugiés seront accueillis en France d'ici à octobre 2019, dont 3 000 issus de missions de protection au Niger et au Tchad, dans le cadre des programmes de réinstallation de migrants. C'est ce qu'a annoncé ce lundi soir Gérard Collomb, le ministre de l'Intérieur.

Lors d'un mini-sommet avec plusieurs pays européens le 28 août à Paris, le président Emmanuel Macron avait proposé « d'identifier » au Niger et au Tchad les ressortissants « qui ont droit à l'asile » pour « les mettre en sécurité le plus rapidement » possible, sans toutefois donner de chiffres.

Des missions au Niger et au Tchad

La France va démarrer « dans les prochaines semaines » des missions au Niger et au Tchad pour identifier des personnes pouvant bénéficier du droit d'asile, sur des listes proposées par le Haut-Commissariat de l'ONU pour les Réfugiés (HCR), a annoncé Emmanuel Macron lundi.

Ces missions menées par l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) visent aussi à « mieux prévenir la situation depuis le Niger et le Tchad pour prévenir un afflux de migrants économiques » non éligibles au droit d'asile, a expliqué le président, après avoir reçu à l'Élysée le président du HCR Filippo Grandi.

Au total, la France « ouvrira sur les deux prochaines années 10 000 places » pour ces réfugiés « réinstallés » depuis le Niger, le Tchad, mais aussi de Turquie, du Liban et de Jordanie, a annoncé le président.

Des centres d'accueil en Libye

Parmi ces 10 000 réfugiés, 3 000 seront issus des « missions de protection avancées » de l'Ofpra au Niger et au Tchad qui débuteront « dans les prochaines semaines », a précisé le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb dans un communiqué.

Paris estime par ailleurs impossible pour l'instant d'installer en Libye des centres d'accueil en raison de l'insécurité sur place.

Cette décision de principe avait été actée fin août lors d'un mini-sommet à l'Élysée avec les dirigeants de plusieurs pays européens, du Niger et du Tchad.

Des modifications législative à venir

En septembre, l'envoyé spécial du HCR pour la Méditerranée centrale, Vincent Cochetel, avait demandé que la France « clarifie au plus tôt » son engagement sur le nombre de réfugiés qu'elle compte aller chercher au Niger et au Tchad, estimant le nombre de « personnes vulnérables » ayant besoin d'un transfert à « 83 500 au Tchad et 10 500 au Niger ».

La France compte aussi réaliser des « modifications législatives et réglementaires dans les prochaines semaines » pour rapprocher sa politique d'organisation de l'asile avec celle d'Allemagne, des réformes auxquelles « le HCR sera associé », a poursuivi M. Macron.

Il a rappelé que la France voulait mieux accueillir ceux qui ont droit à l'asile mais expulser de manière « beaucoup plus rigoureuse » les migrants économiques, qui eux n'ont pas droit à ce statut.

« Un espace commun de protection et de solidarité »

« Je souhaite qu'on accueille mieux ceux qui peuvent demander asile, qu'on accélère les délais administratifs qui sont inhumains et inefficaces, avoir des programmes d'intégration à la langue, au logement, au travail et qu'on soit aussi beaucoup plus rigoureux dans la reconduite aux frontières de ceux qui n'ont pas droit à cette procédure », a détaillé Emmanuel Macron.

Il a enfin annoncé une augmentation de 10 millions d'euros des concours de la France au HCR et à l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), notamment pour appuyer leurs actions en Libye pour une protection des personnes « au plus près des zones de conflits ».

« L'Europe doit construire un espace commun de protection et de solidarité en créant un Office européen de l'asile et un programme commun d'intégration et de formation des réfugiés », a répété M. Macron.