Les séismes de magnitude supérieure à 8, comme celui qui vient de produire au Japon, comme celui du Chili en frévrier 2010, n'arrivent statistiquement pas plus d'une fois par an. Celui de Haïti, du 12 janvier 2010, n'avait qu'une magnitude de 7,3. Celui de Sumatra du 26 décembre 2004, qui avait provoqué un tsunami et plus de 200 000 morts, avait une magnitude de 9,3.

Comme l'échelle de magnitude est logarithmique, un séisme de 8,8 est bien plus intense qu'un séisme de magnitude 8. Ainsi un séisme de magnitude 8 a une intensité 10 fois supérieure à celle d'un séisme de magnitude 7 et cent fois supérieure à celle d'un séisme de magnitude 6. Le séisme chilien de 2010 avait libéré 500 à 900 fois plus d'énergie que celui de Haïti. Le plus puissant séisme jamais enregistré, d'une magnitude de 9,5, avait eu lieu au Chili en mai 1960.

Après Haïti, le Chili, le Japon maintenant, on peut se poser la question de savoir si la Terre ne tremble pas plus souvent ou plus fort. Pour Ramon Arrowsmith, géologue de l'université d'état d'Arizona (USA) dont les propos avaient été rapportés au moment du tremblement de terre chilien, par la chaîne d'information américaine MSNBC "notre mémoire courte et notre tendance à oublier, associées à une communication toujours meilleure, nous donne l'impression de plus de tremblements de terre, mais ce n'est probablement pas le reflet d'un changement significatif dans l'occurrence de ces phénomènes".

Cependant, selon les propos de Stephen Gao, géophysicien de l'université des sciences et des technologies du Missouri, toujours rapportés par MSNBC, "relativement à la période 1970-1990, la Terre a davantage tremblé au cours de ces 15 dernières années sans que nous en connaissions les raisons ; il s'agit peut être simplement d'un cycle de variations naturelles des forces en présence dans la lithosphère (la partie extérieure de la croûte terrestre, ndlr)".

En Australie, selon l'organisme fédéral chargé de surveiller l'activité sismique, les tremblements de terre seraient plus fréquents avec, en moyenne depuis dix ans, un tremblement de terre par jour. Dans la plupart des cas, ces séismes de faible intensité ne sont pas perçus par la population.

Le site de l'USGS donne l'historique de l'activité sismique des 20 dernières années. À première lecture on est frappé par l'augmentation du nombre de tremblements de terre enregistrés qui passe de 16 000 tremblements en 1990 à 31 000 en 2008. Mais l'USGS explique que l'augmentation du nombre de stations de mesures (de 350 stations en 1931 à plus de 8000 aujourd'hui) et l'amélioration de la qualité des mesures n'autorise pas la simple comparaison des chiffres bruts. Aussi l'USGS précise que " il peut sembler que le nombre de tremblements augmente, mais en fait le nombre de tremblements de terre de magnitude supérieure à 7 reste sensiblement constant". Depuis 2009 USGS ne publie plus que le nombre de séismes de magnitude supérieur à 4,5, c'est à dire ceux pour lequels des dommages peuvent avoir lieu.

L'USGS précise aussi, qu'alors que le nombre de tremblements de terre majeurs reste sensiblement constant, ils apparaissent souvent groupés dans le temps. Ceci s'explique par les modèles statistiques et par l'existence de liens de causalité entre les tremblements de terre. Ainsi lorsque plusieurs séismes se produisent de façon rapprochée, le public le remarque, mais à l'inverse dans les périodes de calme, période n'y prête attention.

Source : USGS, DD Magazine