Une réunion entre les chefs d'État russe, iranien et turc doit avoir lieu ce 22 novembre à Sotchi. Avec ce sommet, qui doit s'ouvrir dans l'après-midi dans la station balnéaire russe, Vladimir Poutine veut préparer l'après-conflit, alors que les troupes de Damas, soutenues par l'aviation russe, ont repris 98% du territoire syrien en en chassant les djihadistes de Daesh.
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Moscou avait annoncé cette rencontre la semaine dernière, affirmant souhaiter « mener un échange approfondi d'opinions sur la problématique du règlement de la crise syrienne, dans le cadre d'un travail commun productif, tel que l'a rendu possible le format d'Astana ». La Russie et l'Iran, alliés de Damas, et la Turquie, soutien des rebelles syriens, sont les parrains du processus d'Astana, du nom de la capitale kazakhe où nombre de négociations se sont tenues.

Le Kremlin rappelle ainsi le succès qu'a été la mise en place des zones dites de « désescalade », destinées à pacifier les territoires syriens concernés, au fur et à mesure de leur libération de l'emprise de Daesh. Ces mesures ont permis d'abaisser la tension sur le terrain et de réunir autour d'une même table des représentants du gouvernement et de l'opposition alors que les pourparlers de Genève étaient au point mort.

Vladimir Poutine a été, avant cette rencontre de Sotchi, particulièrement actif d'un point de vue diplomatique, recevant le 22 novembre le président syrien et s'entretenant le même jour au téléphone avec plusieurs chefs d'Etat, dont Donald Trump, à qui il a assuré vouloir « œuvrer activement en faveur d'un règlement de long terme du conflit », selon le Kremlin. Il a également contacté le roi Salmane d'Arabie saoudite, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.


Moscou, à l'initiative de ce processus et dont l'intervention militaire a constitué un véritable tournant dans le conflit, veut désormais trouver une solution politique, au moment où, selon Vladimir Poutine, la phase militaire du conflit « touche à sa fin ».


Le lancement de la campagne de frappes aériennes russes en septembre 2015 a permis à l'armée syrienne de reprendre à Daesh la cité antique de Palmyre et de chasser les rebelles de leur bastion d'Alep, avant de progresser dans le reste du pays. Les forces syriennes ont récemment repris des mains des djihadistes Abou Kamal, leur dernier fief urbain en Syrie.

Le sommet des trois chefs d'État doit également servir à préparer le « Congrès de dialogue national syrien », réunissant en Russie Damas et une partie de l'opposition sous le parrainage de Moscou, Téhéran et Ankara. La Turquie reste néanmoins méfiante quant à l'idée de pourparlers directs avec les Kurdes, et certaines groupes syriens d'opposition demeurent sceptiques quant à l'idée de négocier une paix durable avec le gouvernement de Damas.