La procureure de la Cour pénale internationale ( CPI ) a indiqué lundi qu'il y avait une "base raisonnable" de croire que des soldats britanniques ont commis des crimes de guerre en Irak après l'invasion américaine de 2003.
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© InconnuLe premier ministre britannique Tony Blair le 29 mai 2003 à Basra, en Irak
« Suivant une évaluation factuelle et légale minutieuse des informations disponibles, il y a une base raisonnable de croire que des membres des forces armées britanniques ont commis des crimes de guerre par rapport à la juridiction de la Cour » contre des personnes détenues, a indiqué Fatou Bensouda dans son rapport 2017 sur ses activités d'examens préliminaires.

Son rapport de 74 pages est publié alors que se tient la 16e session annuelle de l'Assemblée des États parties au Statut de Rome, traité fondateur de la CPI, au siège des Nations unies à New York du 4 au 14 décembre.

La procureure a rouvert en 2014 l'examen préliminaire, étape préalable avant l'éventuelle ouverture d'une enquête, sur de possibles crimes de guerre liés à de potentiels mauvais traitements de prisonniers après que des groupes de défense des droits de l'homme et des avocats ont assuré qu'au moins 1.071 détenus irakiens avaient été torturés et maltraités entre mars 2003 et décembre 2008.

52 meurtres illégaux

Le même groupe avait également affirmé que du personnel britannique avait commis 52 meurtres illégaux sur des personnes en détention provisoire durant la même période.


Commentaire : Est-ce dire qu'il y a des meurtres "légaux" ?


Mme Bensouda se penche maintenant sur la "complémentarité", qui "comprend l'évaluation de l'existence de procédures nationales pertinentes en lien avec les affaires potentielles", et la "gravité" des possibles crimes de guerre, avant de considérer passer à l'étape suivante.

Elle décidera ensuite si elle demande l'autorisation aux juges de la CPI de lancer une enquête.

Pas assez de preuves en 2006

Un premier examen préliminaire avait été clôturé en 2006, l'ancien procureur Luis Moreno-Ocampo affirmant qu'il n'ouvrirait pas d'enquête en Irak car il ne possédait pas assez de preuves.

Plus tôt cette année, le gouvernement britannique a décidé de supprimer l'organe chargé d'enquêter sur les accusations de violations des droits de l'homme par des soldats britanniques en Irak, laissant des centaines d'affaires irrésolues.

Seuls 20 dossiers sur les 675 affaires, dont des allégations d'homicides, devaient être transmis à la Royal Navy Police, la police de la Marine britannique, avait indiqué le ministère de la Défense.