Il y a un an, le 25 décembre 2016, l'avion Tu-154 transportant 92 personnes, dont 84 passagers et 8 membres d'équipage s'abimait au-dessus de la Mer Noire. L'avion avait décollé de Sotchi et se rendait à la base aérienne de Hmeymim en Syrie, avec à son bord des humanitaires dont le Docteur Liza membre du Conseil russe des droits de l'homme, neuf journalistes, et une soixantaine de membres du célèbre Chœur de l'Armée Rouge, connu aussi sous le nom de l'ensemble Alexandrov, qui devaient participer aux festivités de fin d'année.
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© InconnuL'ensemble Alexandrov
A l'époque, après le crash, une vaste opération de recherche avait été lancée, mobilisant 192 plongeurs, 45 bateaux, 15 submersibles, 12 avions et cinq hélicoptères. Bien que le principal enregistreur de vol ait été retrouvé, la communication sur son contenu n'était pas concluante.

Nous sommes en plein milieu d'une guerre du silence : « je sais tout, mais je ne dirai rien ». Il n'est pas courant qu'un accident d'avion ne soit suivi d'aucune communication ( ou si peu ) sur ses causes possibles. Un peu plus d'un an auparavant, un autre avion russe explosait au-dessus du Sinaï et, bien que, là encore, la communication ait été réduite au strict minimum, les officiels russes avait fini par adopter l'explication des « autres », celle qui correspond aux revendications de Daech, comme pour « laisser pisser ».

Trop de coïncidences tuent la coïncidence. Trop de hasard et de bizarreries signifient qu'il n'y a ni hasard, ni bizarreries. Il y a juste que nous ne savons pas, et ne saurons peut-être jamais, ce qu'il y a derrière les faits. Ce que nous savons, en revanche, c'est que nous sommes en plein milieu d'une guerre dans laquelle des milliers d'innocents perdent la vie dans des combats, des attentats et des opérations secrètes. « L'accident » de l'avion Tu-154 semble bien s'inscrire dans le cadre des opérations secrètes de cette guerre non déclarée, mais réelle. Même si nous ne savons pas pourquoi cet avion en particulier aurait été visé, ni pourquoi la date du 25 décembre aurait été choisie, rappelons juste que le Chœur de l'Armée Rouge n'était pas simplement un ensemble musical internationalement connu, mais aussi un symbole.

Ce symbole, en cette date symbolique du 25 décembre, allait non seulement égayer les soldats du contingent russe en Syrie et fêter les succès de l'armée syrienne et de ses alliés contre Daech, mais aussi, plus grave, allait donner des spectacles qui seraient vus dans le monde entier. Quand on se souvient des grincements de dents qui avaient été provoqués par la prestation de l'orchestre symphonique russe à Palmyre après sa libération quelques mois plus tôt, on comprend que cette nouvelle pilule ne pouvait pas passer. Peut-être s'agit-il vraiment d'un accident dû à une erreur de pilotage. Si c'est le cas, le hasard serait visiblement toujours du même côté dans la grande guerre invisible actuelle.