La Grèce craint l'imposition de nouvelles mesures d'austérité sur son économie en pleine récession, après des fuites dans la presse dominicale signalant que le déficit budgétaire pour 2010 sera beaucoup plus important qu'attendu.

Selon le Kathimerini et Eleftheros Typos, le déficit public de la Grèce atteindrait 10,6% du PIB en 2010, plus d'un point de pourcentage que ce qui était attendu.

Le ministre des Finances Georges Papaconstantinou avait admis mercredi que le déficit public de la Grèce pour 2010 serait "très probablement" supérieur au pourcentage estimé de 9,4% du PIB, retenu pour base par la loi de finances 2011, sans donner de chiffre précis.

Selon le journal d'opposition conservateur Eleftheros Typos, pour rester dans les clous du budget tel qu'il a été préparé, le montant des efforts supplémentaires à prévoir s'élevera à 8 milliards d'euros en mesures d'austérité nouvelles en 2011.

Plus modéré, le journal Kathimerini chiffre les mesures d'économies supplémentaires à prévoir entre 3 et 3,5 milliards d'euros en 2011.

Sans démentir le besoin de mesures additionnelles, le ministère grec des Finances a indiqué qu'il ne commentait pas ces chiffres avant la publication des statistiques officielles du déficit par Eurostat attendue le 26 avril.

"Etant donné le besoin de protéger et renforcer la crédibilité des statistiques nationales, le ministère des Finances ne va pas commenter ni confirmer des annonces de presse avant les annonces officielles par les services institutionnels responsables" a-t-il indiqué dans un communiqué.

Ce débat intervient alors qu'un groupe d'experts de la Troika (UE-FMI-BCE) réunissant les créanciers du pays, est attendu à Athènes la semaine prochaine.

Leur mission est d'évaluer la politique budgétaire du pays et de discuter des prochaines étapes à envisager avec le gouvernement qui doit annoncer d'ici la mi-avril son avant-projet de loi budgétaire triennal (2012-2015), ainsi que son calendrier de privatisations pour lever 50 milliards d'euros d'ici 2015 afin de réduire la dette du pays.

Devant l'énormité de la tâche, et afin de tenter d'éviter une restructuration de la dette à long terme du pays anticipée par une partie des marchés financiers, les créanciers d'Athènes, en particulier le FMI, ont encouragé le gouvernement socialiste de Georges Papandreou à essayer de construire un consensus national autour des réformes nécessaires.

Mais le leader de l'opposition Antonis Samaras, qui dirige le parti de la Nouvelle Démocratie a exclu la possibilité de partager le pouvoir avec le parti socialiste au pouvoir (Pasok) dans un interview à Kathimerini dimanche. "Le Pasok est le problème. Et je veux résoudre le problème, pas coopérer avec lui" a-t-il dit.