Washington, Paris et Londres ont mené ce 14 avril des frappes ciblées contre le gouvernement syrien, accusé par Donald Trump d'avoir mené des attaques chimiques « monstrueuses ». Dans la nuit du 13 au 14 avril, Washington, Paris et Londres ont mis leurs menaces à exécution et ont mené des frappes contre les autorités syriennes, en représailles à l'attaque chimique présumée dans la Ghouta, que ces pays attribuent à Damas.
siria
© ReutersTrump déclenche une opération militaire en Syrie avec Paris et Londres
« J'ai ordonné aux forces armées des États-Unis de lancer des frappes de précision sur des cibles associées aux capacités du dictateur syrien Bachar al-Assad en matière d'armes chimiques », a déclaré le président américain Donald Trump. « Une opération combinée est désormais en cours avec la France et le Royaume-Uni, nous les remercions tous les deux », a-t-il ajouté. L'état-major français a confié la mission de bombardement à plusieurs chasseurs Rafale, selon une vidéo diffusée par l'Élysée et la ministre des Armées Florence Parly.

Le président français Emmanuel Macron a souligné que les frappes françaises étaient « circonscrites aux capacités du régime syrien permettant la production et l'emploi d'armes chimiques ».

L'OTAN a déclaré « soutenir » ces frappes.

Les dirigeants de ces trois pays occidentaux justifient leurs frappes par des allégations d'usage d'armes chimiques visant Damas. Ils s'appuient, pour accuser les autorités syriennes, sur l'organisation controversée des Casques blancs, qui avait dénoncé un recours au chlore, ce qui a été immédiatement démenti par les médias publics syriens. Le tout aussi controversé Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) avait pour sa part fait état de dizaines de cas de suffocation, dont certains mortels, sans toutefois se prononcer sur l'emploi ou non d'armes chimiques. Moscou, néanmoins, affirme détenir les « preuves irréfutables » de la mise en scène de cette supposée attaque chimique dans la Ghouta.


Il y a un an, le président américain avait, déjà, fait bombarder en avril 2017 une base de l'armée syrienne en représailles à un incident chimique attribué par les Occidentaux à Damas, à Khan Cheikhoun, dans le nord-ouest de la Syrie.

Trois cibles visées

De fortes explosions ont été entendues avant l'aube à Damas ce 14 avril, centre du pouvoir du président syrien Bachar el-Assad, survolée par des avions, a constaté une correspondante de l'AFP. Selon le général Joe Dunford, chef d'état-major américain, les forces occidentales ont visé trois cibles liées au programme d'armement chimique syrien, l'une près de Damas et les deux autres dans la région de Homs, dans le centre de la Syrie. La télévision publique syrienne a de son côté rapporté des informations selon lesquelles un centre de recherches dans le quartier de Barzé, dans le nord-est de Damas, avait été visé.

La télévision publique rapporte en outre que la défense anti-aérienne syrienne est entrée en action contre « l'agression américaine, britannique et française ».



Damas dénonce une « violation flagrante » du droit international

Le gouvernement syrien a dénoncé une «violation flagrante» du droit international : « L'agression tripartite contre la Syrie est une violation flagrante du droit international [...] et elle sera vouée à l'échec », a rapporté l'agence officielle Sana.

Ces frappes occidentales contre la Syrie interviennent « au moment où elle avait une chance d'avoir un avenir pacifique », a de son côté déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. « Un coup a été porté contre la capitale d'un État souverain qui a tenté pendant de nombreuses années de survivre au milieu d'une agression terroriste », a-t-elle écrit sur Facebook.

Moscou a en outre fait savoir qu'aucune des frappes n'avait eu lieu près des bases russes en Syrie.