Après l'agression nocturne - évidemment ! - de la Syrie par les missiles des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France, l'Union Européenne a déclaré « se tenir aux côtés de ses alliés ».
syrie
© Inconnu
Voilà comment les citoyens européens qui n'ont pas été consultés sur un sujet aussi grave se trouvent pris au piège et emportés malgré eux par une décision décidée par des eurocrates non élus. Un comble ! Qui permet de vomir un peu plus cette 'Union' qui ne représente plus que son ombre.

Dès lors, comme citoyen européen, je déclare ne pas me reconnaître dans de tels choix politiques et exprime ne soutenir en aucun cas les gouvernements qui agissent de la sorte. D'autant que ces agissements s'inscrivent une fois encore en violation du Droit international, le Conseil de Sécurité de l'ONU n'ayant pas été consulté sur la question et n'ayant dès lors mandaté aucun État pour bombarder la Syrie par des missiles.

Si l'on veut bien remonter un peu dans le temps, et procéder par ordre, à quoi avons-nous assisté comme manigances de la part des pays occidentaux, dépités de constater leur échec cuisant à tailler la Syrie en pièces comme ils l'ont fait avec le Soudan, l'Afghanistan, l'Irak, la Libye et le Yémen, sans oublier la Palestine démembrée dans une indifférence assassine ?

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En 2013 déjà, une attaque chimique dans la Ghouta a été imputée au gouvernement syrien par nos ténors politico-médiatiques. Sous menace d'intervention occidentale pour punir les responsables syriens d'un tel usage, la Russie qui contestait cette version des faits, parvenait à obtenir via l'ONU le démantèlement de tout armement chimique de l'État syrien sous contrôle de l'OIAC (Organisation pour l'Interdiction des Armes Chimiques).

Le président B. Obama s'abstenait de frapper la Syrie, la Grande-Bretagne sous D. Cameron emboîtait le pas et François Hollande se retrouvait seul idiot utile à vouloir « y aller ». Un sursaut de bon sens - et quelques coups de téléphone sans doute - lui indiqua que c'était peut-être mal choisi et il finit par s'abstenir également. Or, après les investigations nécessaires, un rapport américain (!) du MIT (Massachusetts Institute of Technology) peu diffusé - et pour cause ! - contestait la version officielle occidentale et attribuait l'usage d'armement chimique aux rebelles. (http://www.lepoint.fr/monde/attaque-chimique-en-syrie-le-rapport-qui-derange-19-02-2014-1793755_24.php)

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Après la multiplication des échecs occidentaux à déstabiliser plus encore la Syrie au cours d'une guerre qu'ils s'entêtent à poursuivre, et suite aux victoires de l'armée syrienne contre les rebelles armés, financés et entraînés par nos pays - qui n'ont plus d'argent pour les hôpitaux, les écoles, les retraités, les collectivités, les sans-abris, les immigrés, etc...! - les Russes qui avaient annoncé il y a quelques semaines, qu'une mise en scène se préparait pour simuler une nouvelle attaque chimique, ont averti les gouvernants délinquants occidentaux que cette fois toute attaque contre les intérêts de la Russie et ceux de ses alliés seraient suivis de ripostes immédiates et proportionnées. (https://www.bastamag.net/L-Europe-s-apprete-a-deverser-des-milliards-d-argent-public-en-faveur-des)

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Début mars, la Grande-Bretagne mettait en scène de manière grotesque l'empoisonnement d'un ex-agent soviétique (baptisée l'affaire Skrypal) et décrétait - sans la moindre preuve ! - des représailles à l'encontre de la Russie avec renvoi massif de diplomates russes dans leur pays. Elle était aussitôt suivie par l'ensemble des pays occidentaux dans un alignement aveugle et imbécile puis qu'aucune preuve ne venait étayer les affirmations britanniques. Au point qu'un diplomate russe a qualifié cette crise comme plus grave que celle de Cuba à l'époque. Depuis, un rapport du laboratoire anglais (!) qui a analysé les substances prélevées sur les lieux, affirme avoir pu reconnaître la substance comme un poison innervant ('Novitchok') mais sans pouvoir pour autant en déterminer la provenance. (https://afriqueconfidentielle.com/politique/affaire-skripal-poison-forcement-produit-russie/)


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Ces derniers jours, une nouvelle attaque chimique dans la Douma attribuée au gouvernement syrien - qui n'en a vraiment pas besoin tant ses victoires sur les rebelles sont évidentes par des moyens classiques - vient de confirmer les mises en garde russes. Et dans un nouvel élan de solidarité occidentale, les pays les plus engagés dans cette odieuse guerre en Syrie (États-Unis, Grande-Bretagne et France) ont pris la décision de frapper l'État syrien par plus de 100 missiles tirés en 50 minutes d'après les experts, dont plus de 70 auraient heureusement été interceptés par la DCA syrienne.

Depuis ce matin, samedi 14 avril, les gouvernements occidentaux multiplient les félicitations pour la « pleine réussite de cette mission », affirmant au passage que« les capacités chimiques du 'régime' avaient été sérieusement touchées ». Les citoyens ont appris la nouvelle au lever, sans doute interloqués d'une telle prise de décision assortie des média-mensonges habituels, sans la moindre preuve des allégations au stade actuel d'une enquête que les inspecteurs de l'OIAC envoyés sur place n'ont pas encore commencée.

Voilà comment nos pays dits 'démocratiques' traitent les autres États souverains, et se tamponnent au passage du Droit international qu'ils brandissent pourtant à la moindre occasion dès lors qu'il s'agit des autres États - militairement faibles en général - priés de s'y conformer.
Cette nouvelle agression est un couteau dans le dos, non seulement du Droit international, mais en même temps, dans celui de chaque citoyen épris de justice et ayant encore un minimum de sens éthique.
Elle indique combien nos ténors politico-médiatiques sont sourds aux protestations citoyennes et n'en font que selon leurs obscurs intérêts. Elle ébranle un peu plus ce qui reste des prérogatives d'une ONU déjà fragile, et que de plus en plus de citoyens mettent en cause, à juste titre. Après l'affaire des « couveuses du Koweit », on a vu celle de la petite fiole« d'ADM irakiennes » brandie par Colin Powell à l'ONU. Mais, rien n'y fait. Régulièrement, l'Occident continue à falsifier les choses et mentir de manière éhontée afin de justifier ses guerres et tenter par-là de masquer son irrémédiable déclin. Et sans comprendre que chaque coup porté ainsi à la vérité et au Droit international rend les citoyens de plus en plus réfractaires aux déclarations de leurs gouvernements, finissant par comprendre l'imposture.

Dans le même temps, le gouvernement de la colonie terroriste israélienne qui s'est dit « déçu des frappes contre la Syrie » - trop peu de dégâts aux yeux de ces malades, sans doute -occupe illégalement la Palestine historique depuis plus de 70 ans, se permet tous les crimes, ne respecte aucune Résolution de l'ONU, vole, viole, blesse, détruit, rase des propriétés privées, utilise quotidiennement des gaz toxiques à l'encontre de millions de Palestiniens, emprisonne sans jugement et utilise des méthodes de torture lors d'interrogatoires douteux, bombarde au moyen d'armes prohibées... dans la plus totale impunité, alors que les preuves sont là, manifestes, à travers quantité de témoignages et de rapports officiels. Cherchez l'erreur...

Devant un tel constat d'une justice à géométrie variable, faut-il s'étonner que de plus en plus de citoyens se radicalisent ? Au contraire, ce n'est que normal. Et j'affirme que nos responsables politico-médiatiques sont coupables de cet état de faits. Inutile d'aller chercher dans le passé psychologique de tel individu ou dans son parcours spirituel qui l'aurait converti à ceci ou cela. Le deux poids, deux mesures, l''injustice faite aux plus faibles est la source première de toute radicalisation, et les 'attentats' sur les sols occidentaux ne sont en majorité que les conséquences, les réponses aux crimes de nos États à l'encontre d'États plus faibles.

Question subsidiaire : sans même parler des USA dont l'économie a besoin de faire tourner son complexe militaro-industriel à plein régime pour se maintenir à flots, qu'a donc fait la Syrie à la France ou l'Angleterre pour que ces pays se donnent le droit d'aller la bombarder ? Et si un jour le président syrien, irakien ou libyen décrétaient que les gouvernements britannique ou français ne leur convenaient pas, leur accorderait-on le droit de nous faire la guerre pour renverser nos 'régimes' comme certains aiment qualifier un gouvernement souverain, élu par son peuple et membre de l'ONU ?!

En tant qu'Européen, les agissements actuels de nos pays me paraissent une HONTE. Je les condamne fermement, m'y oppose farouchement et n'y souscris d'aucune façon !