LONDRES - Le cours de l'or a franchi vendredi pour la première fois la barre des 1.470 dollars l'once, un nouveau sommet historique, tandis que celui de l'argent atteignait son plus haut niveau en 31 ans, soutenus notamment par les inquiétudes persistantes sur l'inflation.

Vers 15H20 GMT, le prix de l'once d'or s'est élevé à 1.474,90 dollars, un niveau sans précédent.

A la même heure, l'argent grimpait jusqu'à 40,46 dollars l'once, son plus haut niveau depuis février 1980.

"La poussée de l'or est principalement alimentée par la faiblesse persistante du dollar, et un regain d'inquiétude sur les dettes souveraines dans la zone euro" après l'appel du Portugal à une aide financière européenne, soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste du courtier VTB Capital.

La monnaie américaine baissait nettement vendredi face à l'euro, après le relèvement des taux de la Banque centrale européenne (BCE) intervenu la veille. Cette dépréciation du billet vert rendait plus attractifs les achats de métaux précieux libellés en dollars.

Par ailleurs, les investisseurs surveillent la situation du Portugal, qui s'est résolu mercredi à faire appel à l'aide financière européenne.

Mais l'or et l'argent sont également soutenus par "les risques d'inflation, notamment en raison de la flambée des cours du pétrole", précisaient les analystes de Commerzbank.

Alors que les cours du pétrole sont montés vendredi à leur plus haut niveau depuis plus de deux ans et demi, l'envolée des prix des matières premières incite les investisseurs à se reporter vers les métaux précieux, considérés habituellement comme un bon bouclier contre l'inflation.

Enfin, l'or continue de jouer son rôle de valeur refuge: "Le nouveau violent séisme survenu jeudi au large du Japon encouragent la nervosité des opérateurs", notait Andrey Kryuchenkov, tandis que les tensions géopolitiques dans le monde arabe ne sont toujours pas dissipées.

Paru jeudi, un rapport annuel publié conjointement par les cabinets d'études spécialisés Silver Institute et GFMS a contribué à stimuler l'intérêt des investisseurs pour l'argent, qui profite de son double statut de métal précieux et de métal industriel

Selon ce rapport, la demande d'investisseurs spéculatifs pour le métal gris a bondi de 47% en 2010 pour atteindre le niveau record de 178 millions d'onces.

La demande physique d'argent (par les industriels et les bijoutiers) a quant à elle progressé l'an dernier de 13% pour ressortir à 878,8 millions d'onces, un record depuis 10 ans, bénéficiant de la reprise économique dans le monde, notamment dans les pays émergents, selon les deux instituts.