Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a jugé le 16 mai «blasphématoire» de comparer à des «terroristes » les dizaines de manifestants «pacifiques», tués à Gaza par des tirs israéliens alors qu'ils manifestaient le 14 mai contre le transfert de l'ambassade des Etats-Unis de Tel Aviv à Jérusalem. Vladimir Poutine a quant à lui appelé à « renoncer à la violence » .
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© Sergei KarpukhinLe ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov
« Je ne peux pas être d'accord avec le fait que des dizaines de civils pacifiques, notamment des enfants, y compris des nourrissons, qui ont été tués lors de ces incidents, soient des terroristes, c'est une déclaration blasphématoire », a déclaré Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse.

Jugeant la situation à Gaza « profondément inquiétante », le chef de la diplomatie russe a en outre accusé des « groupes extrémistes » de vouloir « radicaliser la situation ». Le ministre russe des Affaires étrangères a également appelé à « un dialogue direct entre les dirigeants d'Israël et de la Palestine » sur le statut de Jérusalem. « Nous sommes prêts à apporter toute l'aide nécessaire pour un tel dialogue », a-t-il ajouté.

Le président russe Vladimir Poutine a appelé, le même jour, au calme, selon un communiqué du Kremlin. Lors d'un entretien téléphonique avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, le président russe a ainsi souligné « l'importance de renoncer à la violence et la nécessité d'établir un processus de négociation efficace ».

Le bilan de la sanglante journée du 14 mai est de 59 Palestiniens tués et des centaines blessés.

Dans un entretien à la RTBF le 15 mai, l'ambassadeur d'Israël en Belgique, Simona Frankel, avait déclaré que les dizaines de personnes tuées par des tirs israéliens au cours de la manifestation du 14 mai dans la bande de Gaza, étaient toutes « des terroristes ».

Auditionné par les députés français le 16 mai, le président de la Knesset, Youli Edelstein, alors en visite en France, a été pris à partie par les parlementaires au sujet de l'attitude d'Israël. Il s'est adressé à eux : « S'il vous plaît, une demande très personnelle. Je sais ce qu'est la souffrance. Je sais ce qu'est le manque de démocratie. S'il vous plaît, je vous en supplie ; ne tentez pas de comprendre des terroristes. Non. Il n'y a pas de souffrance ! Rien au monde ne justifie de faire exploser des autobus ou de mener des attaques terroristes.»