Au pouvoir depuis 2011, le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a été destitué le 1er juin. Il a reconnu sa défaite et félicité son successeur Pedro Sanchez, adoubé par le Parlement. « Aujourd'hui, nous écrivons une nouvelle page de l'histoire de la démocratie dans notre pays », a déclaré Pedro Sanchez, ancien professeur d'économie qui va être nommé officiellement chef du gouvernement dans les heures à venir.

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© Susana VeraRajoy et Pedro Sanchez
Mariano Rajoy avait reconnu sa défaite avant le vote de la motion de censure socialiste en passe d'être adoptée par les députés. Félicitant son rival, il a déclaré : « Nous pouvons présumer que la motion de censure sera adoptée. En conséquence, Pedro Sanchez va être le nouveau président du gouvernement. » Au pouvoir depuis décembre 2011, Mariano Rajoy, 63 ans, avait survécu à plusieurs crises majeures : de la récession, dont il est sorti au prix d'une sévère cure d'austérité, aux mois de blocage politique en 2016 jusqu'à la tentative de sécession de la Catalogne en 2017.

Le vote s'annonçait serré

La motion de censure contre le dirigeant conservateur a été adoptée vers 9h30 avec comme prévu une majorité de 180 députés sur 350. Elle avait été déposée le 25 mai par le Parti socialiste (PSOE), première formation d'opposition. Pour aboutir, cette motion devait être votée par 176 députés minimum, une majorité absolue que le PSOE ne pouvait rassembler qu'en s'alliant à la gauche radicale de Podemos, qui lui avait garanti son soutien, et aux petits partis nationalistes.

Cette crise politique avait éclaté au lendemain de la publication par la justice d'un arrêt concluant à un financement illicite du Parti populaire de Mariano Rajoy dans une vaste affaire de corruption, dont l'instruction avait duré sept ans et dont le procès avait commencé en octobre 2016.

Selon cet arrêt, une caisse noire existait bel et bien au sein du PP, alimentée notamment par des surfacturations d'événements politiques et des pots-de-vin en liquide dans l'attribution de marchés publics. Et ce pour une période allant des années 1990 au début des années 2010.

Lors du procès le 26 juillet dernier, Mariano Rajoy s'était évertué à démentir ces accusations, affirmant que son parti n'avait jamais reçu de dons en liquide de chefs d'entreprise. Le dirigeant avait toutefois pris le soin de préciser qu'il ne s'occupait pas des questions financières dans la formation conservatrice, mais uniquement des questions politiques, rappelait El Pais.