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Le site de socialisation Facebook fermerait des comptes à tour de bras en France et en Belgique. Incompréhension des internautes brimés.

Je fais partie des 125 000 personnes dont le compte Facebook a été désactivé dans la nuit du 29 au 30 mars SANS AUCUNE RAISON" écrit en majuscules une utilisatrice du réseau social Facebook, signe de son agacement. Une autre internaute, retraitée belge, témoigne: "Le compte de mon amie a été désactivée. Je suis pourtant certaine qu'elle n'a enfreint aucune règle. Nous avons 60 ans et nous avons passé l'âge des bêtises sur Internet". Luna, elle, explicite: "On écrit tous les jours des emails pour demander la réactivation de nos comptes injustement désactivés, à différentes adresses Facebook et nous n'avons même pas de réponse".

Depuis la fin du mois de mars, le plus grand réseau social en ligne aurait désactivé quelque 125 000 comptes d'utilisateurs. De nombreuses plaintes sont arrivées aux rédactions, dont celle du média belge RTLinfo, qui a relayé l'information ce matin. Selon les utilisateurs lésés, aucune explication ne leur a été fournie. Pire, dans les cas de violations graves à la "Déclaration des droits et des responsabilités" que tout utilisateur s'engage à respecter, aucun avertissement préalable n'est envoyé. Exemple concret du type d'infraction entraînant la fermeture immédiate sans sommation: "Mon compte a été désactivé suite à plusieurs plaintes. J'avais publié une photo représentant deux femmes, l'une en burqa, l'autre en petite tenue du Carnaval de Rio. J'avais agrémenté du commentaire suivant: "Le statut de la femme se mesure-t-il par rapport à la surface du tissu porté"?

Pinkie-Pou a, lui (ou elle?), reçu un avertissement. Il ou elle faisait partie d'un groupe anglais intitulé "Les filles classes qui disent tout le temps f**ck". Dans deux de ses photos mises en ligne, apparaissait ce terme grossier mais courant dans le monde anglophone. D'où les avertissements reçus par FB. Conclusion de cet internaute lésé: "Pure hypocrisie pudibonde". Les cas de violation graves concernent en principe des propos ou des images mis en ligne à caractère raciste -"Vous ne publierez pas de contenus : incitant à la haine ou à la violence, menaçants, à caractère pornographique ou contenant de la nudité ou de la violence gratuite.[...] Vous n'utiliserez pas Facebook dans un but d'activité illicite, illégale, malveillante ou discriminatoire." L'auteur de ces lignes a pu vérifier: dès le signalement d'un propos antisémite, Facebook a exclu l'utilisateur répréhensible du réseau. Qui, normalement, ne peut se réinscrire en passant à travers les mailles du filet: "Si nous supprimons votre compte, vous n'en créerez pas d'autre sans notre autorisation".