L'Espagne a été le théâtre de nombreuses manifestations ce 22 juin, après la libération sous caution de La Manada (« La Meute »), cinq hommes qui ont abusé sexuellement d'une jeune fille de 18 ans, en juillet 2016, leur permettant ainsi de rentrer chez eux en attendant que leur condamnation à des peines de prison soit revue en appel.
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© InconnuLes 5 de "la manada"
Le tribunal de Navarre justifie sa décision - qu'il a rendue publique le 22 juin - de libérer ces cinq individus sous contrôle judiciaire, moyennant une caution de 6 000 euros chacun, en affirmant que la pression sociale qui s'exerce sur eux est telle qu'elle rendrait le risque de récidive « quasi-impensable ». Tous étaient en détention provisoire depuis presque deux ans.

A Madrid, des milliers d'Espagnols se sont réunis devant la ministère de la Justice, reprenant des slogans déjà utilisés dans des manifestations passées : « Ce n'est pas de l'abus, c'est du viol ! », « Si on ne nous tue pas, on ne nous croit pas » ou « Non, c'est non ».



Commentaire : On pourrait peut-être se demander le pourquoi que la justice met en liberté ces violeurs. Pour diviser un peu plus la société espagnole ? Pour diviser un peu plus les hommes et les femmes ? Comme distraction ? Quel est la vraie raison pour leur mise en liberté ?


Des milliers de manifestants se sont également rassemblés à Pamplona, ville où se sont déroulés les faits, pour le deuxième jour de suite.


A Séville aussi, d'où sont originaires les cinq agresseurs, les Espagnols ont crié leur colère contre la libération de La Manada.


D'autres manifestations se sont déroulées à Valence, à Saragosse ou encore à Grenade, au cri de « Hermana, yo si te creo » (« Ma sœur, je te crois »).


Une pétition en ligne depuis le 21 juin sur le site change.org contre la libération des condamnés avait recueilli le 22 juin au soir plus 670 000 signatures.

Les cinq jeunes hommes, dont un garde civil et un ancien militaire, attendent leur procès en appel, le parquet ayant trouvé trop clémente la condamnation en première instance. La mairie de Pamplona, partie civile dans l'affaire, a annoncé qu'elle ferait aussi appel de leur mise en liberté.

Le 7 juillet 2016, aux fêtes San Fermin de Pamplona, au pays basque espagnol, cinq Sévillans de 27 à 29 ans cherchaient à faire des rencontres sexuelles. Parmi ces supporters ultra de football, un gendarme de la Guardia civil et un militaire.

Ils avaient croisé la route d'une Madrilène alcoolisée de 18 ans. La jeune fille a embrassé l'un d'entre eux. Les quatre autres sont aussi devenus pressants et tous l'ont obligée à entrer dans un hall d'immeuble. Selon ses dires, elle ne pouvait échapper à leur emprise qu'en s'exécutant, ne s'étant pas débattue pendant l'agression survenue sept minutes après leur rencontre, en raison de son « état de choc ». Ils l'ont alors forcée à faire des fellations puis à avoir des rapports vaginaux et anaux sans préservatif. Puis « La Meute » l'a laissée à demi-nue, lui volant son portable. Mais ils avaient pris soin de diffuser une vidéo de leurs misérables ébats dans leur groupe WhatsApp en la titrant : « En train d'en b... une à cinq ». La victime y apparaît passive, les yeux fermés, cernée et rivée au mur. Elle a ensuite été retrouvée sur un banc, en pleurs, par des passants.

D'autres échanges de leur messagerie WhatsApp ont circulé dans la presse espagnole, mais le juge a empêché qu'ils ne figurent parmi les pièces présentées au procès. Les conversations évoquaient notamment le souhait de « baiser une nana à cinq ».

Chaque année, les fêtes de Pampelune attirent des dizaines de milliers de personnes habillées en blanc et rouge. On déplore à chaque édition des agressions sexuelles et parfois des viols.