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Photo: AFP/STR
Un manifestant à Aden
Des affrontements ont fait plusieurs morts au Yémen. Il y a eu des affrontements à Sanaa, lors de combats entre des factions rivales de l'armée, mais également dans d'autres villes du pays à cause de heurts entre les forces de l'ordre et des opposants au régime du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans.

À Sanaa, les affrontements ont eu lieu entre des soldats fidèles au général Ali Mohsen et l'armée régulière. Ali Mohsen, chef de la 1ère division blindée, est passé le mois dernier du côté des opposants au président.

« Les forces de sécurité ont affronté les hommes de la 1ère division blindée. Deux soldats ont été tués, un dans chaque camp, et quatre ont été grièvement blessés », a précisé une source militaire.

Un proche du général Mohsen a dit que les soldats pro-Saleh avaient tiré au lance-grenades et au fusil d'assaut sur les hommes de la 1ère division blindée près d'un barrage routier. Les soldats de Mohsen ont riposté et les tirs ont duré environ une heure, avant que les partisans du président ne se retirent.

La situation reste très tendue dans la capitale près du casernement des forces d'Ali Mohsen, qui ont décidé d'assurer la protection des manifestants antigouvernementaux près de l'université.

À Aden, des manifestants ont voulu prendre d'assaut un commissariat de police. Ils ont placé des barils au milieu de la chaussée dans le quartier de Mansoura pour paralyser la circulation et faire respecter un appel à la grève générale. Des témoins rapportent que la police a tiré sur les opposants au régime, faisant deux morts.

À Taïz, ville industrielle au sud de la capitale, huit soldats ont été blessés quand leur véhicule a été touché par une roquette, selon l'agence de presse officielle.

À Ibb, également au sud de Sanaa, des témoins rapportent que des policiers en civil ont ouvert le feu sur des manifestants et ont fait dix blessés parmi des étudiants qui s'étaient joints au mouvement.

À Yafié, dans la province méridionale de Lahedj, où opèrent des islamistes d'Al Qaïda et des groupes séparatistes, un homme a été tué alors qu'il tentait d'empêcher un commando de voler des armes à un point de contrôle.

Depuis la fin janvier, une centaine de personnes ont trouvé la mort dans les affrontements avec les forces de sécurité.

La diplomatie progresse à pas lents

Les pays du Golfe ont présenté un plan dimanche pour résoudre la crise. Celui-ci a été d'abord rejeté lundi par l'opposition qui l'a jugé trop flou. Les médiateurs du Golfe pourraient apporter les précisions demandées sur le calendrier de transition. Si les conditions lui semblent satisfaisantes, l'opposition a dit que des pourparlers pourraient débuter samedi à Ryad.

Ce plan a été mis au point dimanche à Ryad par les États membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Il prévoit un transfert des pouvoirs de Saleh à son vice-président Abd Rabbou Mansour Hadi et la création d'un nouveau gouvernement dirigé par l'opposition. Le président et sa famille bénéficieraient d'une immunité judiciaire.