L'administration Trump a élaboré une stratégie de lutte contre le terrorisme en six volets qui ne se concentre pas sur une seule organisation mais vise tous ceux qui menacent les Etats-Unis. L'Iran mais aussi la Chine y tiennent un place à part.
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Lors d'une conférence téléphonique le 4 octobre, le conseiller à la Sécurité nationale John Bolton a présenté la nouvelle stratégie des Etats-Unis en matière de lutte contre le terrorisme. Il a expliqué que Washington chercherait désormais à contrer « tous » les terroristes et leurs idéologies, et ne se focaliserait donc pas sur une organisation spécifique.

La stratégie décrite consiste à poursuivre les terroristes à la source, à les isoler de tout soutien et à lutter contre la propagande et la radicalisation. Les activités défensives incluent la modernisation et l'intégration d'outils de lutte contre le terrorisme, la protection des infrastructures américaines et alliées, et le renforcement des partenariats avec les alliés.

« Ce n'est pas l'administration Obama, voilà mon message à l'Iran et à quiconque d'autre », a lancé John Bolton.


Commentaire : C'est le monde Orwellien par excellence, là où l'éternel ennemi est toujours présent, aujourd'hui celui-ci, demain celui-là, toujours un ennemi contre qui lutter, toujours en guerre, toujours en abusant du pourvoir, en utilisant le mensonge et la propagande. On en profite pour contrôler les gens, leur pensée et leurs idées.


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Capture d'écran de la nouvelle stratégie nationale de lutte contre le terrorisme présentée par John Bolton
L'Iran est en effet une cible majeure de cette nouvelle stratégie, John Bolton affirmant notamment que l'objectif de l'administration Trump était qu'il n'y ait « pas d'abandon » des sanctions contre Téhéran. Il a en outre accusé l'Iran d'être la « banque centrale du terrorisme international depuis 1979 », se référant à l'année où la monarchie pro-américaine a été renversée par les révolutionnaires islamiques.

La Chine tient aussi un place importante dans cette stratégie, John Bolton ayant noté que le discours du vice-président Mike Pence le 4 octobre, dans lequel ce dernier a dénoncé l'ingérence de Pékin dans les élections américaines, était « très important ». « Je n'ai jamais rien vu de comparable à la portée des activités chinoises », a poursuivi John Bolton, précisant qu'il y aurait plus d'informations sur le sujet dans les semaines et les mois à venir, et que beaucoup étaient à ce jour classifiées.

Autre changement notable par rapport à l'approche de l'administration Obama, il n'est désormais plus question de climat. « Je ne pense pas que le climat soit une cause du terrorisme international », a ainsi confié John Bolton.

La stratégie

Peu après cette conférence de présentation, la Maison-Blanche a publié sur son site un document détaillant sa nouvelle stratégie.

Qualifiée de plus « agile » et plus « étendue », elle vise à développer l'attention de l'administration au delà de certains groupes, pour prendre en compte toutes les menaces qui existent et qui peuvent « utiliser la violence pour s'en prendre aux Etats-Unis et perturber le mode de vie américain ».

« La nouvelle stratégie pousse les Etats-Unis à lutter contre tous les terroristes qui ont l'intention et la capacité de nuire à notre pays », explique ainsi la Maison Blanche sur son site internet. Il y est par ailleurs précisé que le camp de Guantanamo Bay - que Barack Obama avait promis de fermer, sans le faire - restera ouvert et opérationnel, et sera « maximisé ».

En plus de Daech et et al-Qaida, une douzaine de groupes terroristes qui représentent une menace pour les Etats-Unis sont nommés. Parmi eux, Boko Haram, Tehrik-e Taliban Pakistan ou encore Lashkar-e Tayyiba. L'administration Trump a par ailleurs l'intention de restreindre la capacité de voyager et le financement des terroristes présumés, ce qui suppose une surveillance accrue de Washington, notamment sur les activités bancaires à l'échelle mondiale.