La nuit d'Halloween a été particulièrement agitée avec des violences urbaines dans plusieurs zones du territoire. Selon les annonces de Christophe Castaner, une « centaine de personnes » ont été interpellées grâce à la mobilisation de « 15 000 membres de forces de l'ordre et de sécurité ». Des « faits anomaux et parfaitement scandaleux, Halloween doit rester une fête. La purge n'est pas une blague, mais une menace à l'encontre de nos forces de l'ordre. Tout incendie de poubelle ou de véhicule reste d'une extrême gravité et nous ne laisserons rien passer », a expliqué le ministre de l'Intérieur à l'antenne de BFM TV.
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Selon lui, il y a eu « moins de dégâts matériels » que lors d'une soirée du nouvel an. Un bilan provisoire fourni à la mi journée par le ministère a fait état de 116 interpellations "qui ont donné lieu à 82 gardes à vue".

De nombreuses villes touchées

À Paris, un homme aurait été agressé par deux individus, dont un portait un masque de cochon dans le 6e arrondissement. Ils lui ont volé sa montre Rolex d'une valeur de 6 500 euros. Dans le 20e arrondissement, trois personnes avec des masques représentant la mort ont arraché le sac à main et la banane de deux passantes. Ils ont été interpellés et placés en garde à vue.

Dans l'Essonne, des policiers été ont attaqués à plusieurs reprises selon Le Parisien. À Vigneux-sur-Seine, les forces de l'ordre ont été victimes d'un caillassage qui n'a pas fait de blessé. À Montgeron, vers 19 heures, une épicerie a été attaquée par trois jeunes masqués. Les forces de l'ordre intervenues rapidement ont pu interpeller deux suspects avant d'être victimes du jet d'une bouteille d'acide. Un incident qui n'a fait aucun blessé chez les forces de l'ordre même si deux agents ont été légèrement intoxiqués. Une fillette de 13 ans qui serait impliquée a été interpellée. À Étampes, dans l'Essonne toujours, une vingtaine de personnes cagoulées ont pillé un magasin Intersport. Trois ont été interpellées, mais la majorité des suspects ont pu s'enfuir avec une grande partie des vêtements en vente. 30 feux de voitures et 70 feux de poubelles ont été recensés dans la région parisienne.

Douze personnes ont été interpellées dans la soirée de mercredi à Lyon après des scènes de violence urbaine dans le centre-ville, a-t-on appris auprès de la préfecture du Rhône. Il y aurait au moins 10 mineurs parmi eux. Ces douze personnes, dont les identités n'ont pas été précisées, ont été arrêtées près de la place Bellecour où ont eu lieu des « bousculades » et des « jets de projectiles sur la vitrine d'un fleuriste », a ajouté la préfecture, qui a réfuté toute action « organisée ». Vers 23 heures, les pompiers du Rhône avaient effectué dans la soirée 24 interventions, essentiellement pour des feux de poubelles ou de voitures à Lyon, dans les communes environnantes, ainsi qu'à Givors et Villefranche-sur-Saône. La préfecture a assuré de son côté que « sept » véhicules incendiés avaient été signalés dans le département. « La situation est maîtrisée sur le département », a-t-on ajouté.

À Rennes, Ouest-France rapporte que plusieurs dizaines de feux de poubelles ont été recensés. Lors de leurs interventions, les pompiers étaient accompagnés par des policiers qui ont été ciblés par des jets de pierres. À Metz, trois Abribus ont été dégradés et un bus a été attaqué selon France Bleu. La radio signale aussi 17 poubelles et 9 véhicules détruits à Toulouse. D'autres villes de Haute-Garonne auraient aussi été touchées. Des incidents ont aussi été signalés à Grenobles, Vienne ou Poitiers.

Sur Twitter, la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse a réclamé des « sanctions exemplaires » contre les auteurs de ces faits, et le député de l'Essonne et président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan a dénoncé des « insupportables violences ». Le ministre du Logement Julien Denormandie a évoqué de son côté sur BFM TV « des comportements insupportables ».

Castaner annonce une « mobilisation renforcée »

Le jeune Isérois de 19 ans, à l'origine du premier message devenu viral, sera jugé le 28 novembre pour « provocation, non suivi d'effet, au crime ou délit », après son appel à la « purge » le mercredi 31 octobre, soir d'Halloween. Il évoque de son côté « une énorme blague ». « Quand on menace de tuer des policiers et des gendarmes, ce n'est pas une blague, ce sont des faits extrêmement graves, et donc j'ai porté plainte », a de nouveau réagi Christophe Castaner mercredi en marge d'un déplacement à Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise). « D'autres (...) ont repris cet appel à la purge. C'est pour ça que j'ai demandé une mobilisation très attentive, renforcée à tous les préfets de France pour que nous puissions avoir une soirée festive, car Halloween est une soirée festive », a-t-il ajouté.

« Il a été demandé une adaptation du dispositif des forces de l'ordre au niveau local en fonction des renseignements et du risque de débordement », a confirmé auprès de l'Agence France-Presse une source policière.

Mardi, un jeune homme de 16 ans avait également été interpellé à Sarcelles (Val-d'Oise) pour avoir relayé le mot d'ordre de la « purge » en y ajoutant des règles, selon une source policière. L'adolescent a été présenté mercredi devant un juge des enfants et mis en examen. En garde à vue, il avait affirmé lui aussi que cette purge n'était qu'une « blague » qu'il s'était contenté de relayer, a ajouté cette même source.

Depuis samedi, plusieurs documents circulent sur les réseaux sociaux. L'un d'eux, intitulé « Les règles de la purge de Corbeil-Essonnes », appelle notamment à attaquer les forces de l'ordre « au mortier, feux d'artifice, pétards, pierres ». Ces appels s'inspirent d'une série américaine, The Purge, dans laquelle, aux États-Unis, tous les crimes sont autorisés le temps d'une nuit.