Lac de Sanguinet
© PHOTOPQR/SUD OUESTLac de Sanguinet (Landes), le 27 octobre 2018. Les recherches des gendarmes ont permis la découverte du corps de l’adolescent dès le lendemain.
Plus d'une semaine après la découverte du corps d'un adolescent dans un lac des Landes, les circonstances de son décès - une sortie sur l'eau avec trois copains - restent énigmatiques.

Le cœur lourd, ses amis reprennent ce matin le chemin du collège Nelson-Mandela à Biscarrosse (Landes). C'est ici qu'était scolarisé le jeune adolescent de 14 ans, retrouvé mort au fond du lac de Sanguinet le 28 octobre, trois jours après sa disparition. Une cellule psychologique pourrait être aménagée dans l'établissement, comme celle qui avait été ouverte la semaine dernière à l'école de Sanguinet, commune où est survenu le drame. Une dizaine d'adolescents était venue mettre des mots sur les maux après la découverte du corps de leur copain à 200 m du rivage, dans une zone marécageuse, non loin de la plage du Caton.

« On ne pense qu'à lui. C'est très dur », rapporte un copain de la victime. « Ça me brise le cœur. » « C'est si triste, pleure une autre jeune fille. Je n'arrive pas à y croire. Je l'ai toujours admiré pour tout. » A Sanguinet, à la maison de la presse près de la mairie, Jean-Marc Danielou, le patron, n'entend presque parler que de ça : « Pourquoi c'est arrivé ? Comment ça s'est passé ? Ça discute beaucoup, mais on n'en sait pas plus », résume-t-il pudiquement, soulignant que chacun ici voudrait bien comprendre comment est survenu exactement le drame.

Une virée en voilier durant la nuit

Car la tragique disparition du jeune homme n'a toujours pas d'explications. Pourquoi quatre garçons, sur la douzaine de jeunes qui s'était retrouvée pour une fête sur les berges du lac près de la plage du Caton ce soir-là, sont-ils partis en pleine nuit à bord d'un voilier et d'un hors-bord ? Étaient-ils alcoolisés ou sous l'emprise de stupéfiants ? Qu'est-il arrivé ensuite ? Chute accidentelle, bousculade ? Au petit matin, la mère d'un des garçons, inquiète de ne pas voir son fils au réveil, avait donné l'alerte.

Rapidement sur zone, les gendarmes de Parentis-en-Born avaient retrouvé trois des quatre disparus à bord des embarcations en état de choc et d'hypothermie. Les trois rescapés ont livré des versions confuses et parfois incohérentes aux gendarmes lors des premières auditions. Après quatre jours de recherches menées par une quarantaine de militaires, avec un hélicoptère, des plongeurs de la brigade nautique d'Arcachon et des équipes cynophiles, le corps du disparu avait été localisé grâce à un sonar.

« Ils doivent dire ce qui s'est réellement passé »

L'autopsie, pratiquée à l'institut médico-légal de Bordeaux, devrait permettre d'expliquer les causes du décès. Le procureur de la République de Mont-de-Marsan Olivier Janson précisait avant le pont de La Toussaint que « les résultats qui en découlent (bilans sanguins, analyses toxicologiques) seront connus en fin de semaine ou au début de la semaine prochaine ».

Ce dimanche soir donc, rien n'a encore filtré sur ces résultats tant attendus. La famille du jeune décédé veut désormais savoir ce qui s'est passé lors de cette nuit du mercredi 24 au jeudi 25 octobre. Son père a exhorté les camarades de son fils à parler : « Ils doivent dire ce qui s'est réellement passé. » Pour le moment, de nombreuses zones d'ombre entourent cette mystérieuse affaire, dans laquelle les enquêteurs gardent le silence. On indique juste que « toutes les hypothèses sont étudiées ».