Le ministère de l'Intérieur a annoncé la présence de 283 000 manifestants sur plus de 2 000 points de rassemblements. Avec un ancrage fort en province, le mouvement dit des « gilets jaunes » a réussi à faire parler de lui pour sa première mobilisation.

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© Lucas BARIOULET Source: AFPManifestation des « gilets jaunes » à Paris, le 17 novembre.

283 000 manifestants aux quatre coins de la France

La mobilisation des « gilets jaunes », contre la baisse du pouvoir d'achat et la hausse des taxes, a mobilisé des dizaines de milliers de Français ce 17 novembre. En début de soirée, le gouvernement, par l'intermédiaire du ministère de l'Intérieur, a annoncé 283 000 participants, avec plus de 2 000 rassemblements dans toute la France.

Les images en témoignent : que ce soit à Quimper, ou Châteauroux, les « gilets jaunes » ont répondu présent, certaines communes ayant été envahies par une marée de gilets jaunes.


Le mouvement est en effet parvenu à mobiliser fortement en province : de Lille à Toulouse en passant par Bourg-en-Bresse ou Bandol.


A Paris, les manifestants ont également fait entendre leur message, bloquant le secteur de la place de la Concorde, ou tentant de rejoindre l'Elysée.


Un mort et 227 blessés dont sept graves

Plusieurs incidents ont néanmoins émaillé ces rassemblements. La journée a été marquée dès le matin par le décès en Savoie d'une manifestante, qui a été heurtée par une voiture sur un barrage organisé par les « gilets jaunes ». 227 personnes ont en outre été blessées dont sept gravement dans d'autres incidents, selon des chiffres communiqués par le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner. Parmi les blessés graves figure un policier.


Le ministère de l'Intérieur a également annoncé l'interpellation de 52 individus, dont 38 ont été placés en garde à vue. Aux Champs-Elysées, des heurts ont été enregistrés, la police ayant recouru aux gaz lacrymogènes contre des manifestants.


A Quimper, où un conducteur a blessé deux policiers, la police a déployé un canon à eau et des gaz lacrymogènes pour tenter de disperser les manifestants, après de violents affrontements.


La police prise entre deux feux

Si de nombreux incidents ont opposé des automobilistes non solidaires du mouvement aux « gilets jaunes », les forces de l'ordre ont dû faire face à certains débordements en provenance des deux côtés. Ainsi à Grasse, dans les Alpes-Maritimes, un automobiliste a renversé un policier en tentant de forcer un barrage de « gilets jaunes ».


A Quimper, un véhicule s'est engagé dans le dispositif des forces de l'ordre et a percuté deux policiers. Présents en nombre devant la préfecture, les manifestants ont lancé des bouteilles et des pierres sur la police qui a répondu par des tirs de gaz lacrymogènes.

Par ailleurs, certains manifestants n'ont pas hésité à appeler les forces de l'ordre à rejoindre le mouvement. « Posez vos casques, soyez citoyens », a ainsi lancé l'un des manifestants à Paris. D'autres ont demandé à ce que les forces de l'ordre se joignent au mouvement.


Mélenchon, Wauquiez, RN : les politiques de l'opposition dans la rue

Plusieurs personnalités politiques ont intégré les cortèges. Le chef de file de La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon était à Paris tandis que le patron des Républicains Laurent Wauquiez était dans son fief, au Puy-en-Velay.



Le député LFI de la Somme François Ruffin a quant à lui rejoint les différents mouvements dans sa circonscription, notamment à Amiens.


Le président des Patriotes, Florian Philippot, était lui présent à Paris.


Le Rassemblement national était aussi fortement représenté dans les regroupements, à l'image de la conseillère régionale Auvergne-Rhône-Alpes Muriel Burgaz ou du porte-parole du Rassemblement National Jordan Bardella.


Une Marseillaise devant l'Elysée, plusieurs « Macron, démission ! »

La rassemblement à quelques pas de l'Elysée a été tendu, les forces de l'ordre ayant là encore du faire usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule, venue scander « Macron, démission ! ».


Tel un cri de ralliement à cette manifestation citoyenne, l'hymne français a résonné dans tout le pays, et notamment à proximité de l'Elysée.


Spontanément, les manifestants l'ont également entonné à St-Etienne, à Virsac en Gironde, ou encore à Valenciennes.