Le pacte onusien sur les migrations a été approuvé à Marrakech ce 10 décembre par quelque 150 pays, dont la France. Des élus républicains, le Rassemblement national, Debout la France et l'UPR ont condamné cette décision.
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Bien que de nombreux pays se soient retirés du Pacte de l'ONU sur les Migrations, la France et plus de 150 pays (sur les 193 pays représentés à l'ONU) étaient présents à Marrakech ce 10 décembre pour l'approuver formellement. Si Emmanuel Macron n'était pas physiquement présent, retenu en France en cette période troublée, c'est le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne qui est venu pour représenter le gouvernement.

Malgré une actualité dominée par les mobilisations des Gilets jaunes et les réponses que l'exécutif doit leur apporter, une partie de la classe politique française - les formations de droite et souverainistes - ont tenu à exprimer leur opposition et leurs craintes relatives à cette décision.

Marine Le Pen déplore une «ignominie immigrationniste»

La présidente du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen, qui n'a pas attendu l'approbation formelle du pacte pour le dénoncer, a déploré ce 10 décembre que les Français soient « tenus à l'écart d'une décision qui va changer à jamais le visage » de la France. Partant, l'ex-finaliste de la présidentielle de 2017 a appelé à la mobilisation contre l'« ignominie immigrationniste qu'est le Pacte de Marrakech ».

« Ce que des oligarques méprisants ont fait, le peuple français peut le défaire ! », a-t-elle martelé sur Twitter.


De même, le député du RN Gilbert Collard‏ a dénonce un « déni de démocratie », au sujet de ce pacte rallié par le gouvernement sans que les Français n'aient été consultés.


Nicolas Dupont-Aignan s'inquiète d'une « submersion migratoire »

Nicolas Dupont-Aignan, chef de file du parti Debout la France (DLF), considère qu'Emmanuel Macron, en autorisant l'adoption du pacte onusien, a piégé la France « dans la spirale d'une submersion migratoire soutenue et encouragée par le droit international ».

Le chef du parti de droite souverainiste a en outre assuré que le caractère « non contraignant » du pacte sur les migrations, ne garantissait en rien que la souveraineté française sur le sujet serait préservée.
« La devise "Liberté égalité fraternité" inscrite dans la Constitution était "non contraignante", cela n'a pas empêché le Conseil constitutionnel de décider le 8 juillet 2018 d'inventer un "principe de fraternité" pour favoriser l'aide à l'immigration illégale », fait-il valoir.
LR n'entend pas céder le terrain au RN

Plusieurs voix au sein du parti Les Républicains (LR), présidé par Laurent Wauquiez, se sont également élevées contre l'adoption formelle du pacte de Marrakech.

Interrogé par France 2, le député Les Républicains (LR) des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti a averti : « Demain avec le Pacte de Marrakech les migrants pourraient avoir les mêmes droits sociaux que les nationaux, la critique de l'immigration massive par les journalistes pourrait être interdite. » Et l'élu de faire valoir qu'«un tiers des pays européens refus[ait] déjà ce texte ».

En tout état de cause, l'Autriche, l'Australie, la République tchèque, la Hongrie, la Lettonie, la Pologne et la Slovaquie ont d'ores et déjà choisi de se retirer du pacte, après avoir approuvé le texte le 13 juillet dernier à New York. En outre, la Belgique, la Bulgarie, l'Estonie, l'Italie, la Slovénie et la Suisse ont souhaité plus de consultations internes.


Les députés LR Annie Genevard, du Doubs et Julien Aubert, du Vaucluse, ont également dénoncé le pacte onusien, mettant en avant un contexte migratoire déjà difficile en France.


Pour François Asselineau (UPR), les Français méritent un référendum sur le sujet

François Asselineau, président du parti favorable au Frexit, l'Union républicaine populaire (UPR), interrogé au micro de RT France a jugé que, par « principe de précaution », la France aurait mieux fait de ne pas signer ce pacte ce 10 décembre. « Il n'y a aucune urgence à signer ce pacte, on peut très bien [le] signer dans six mois ou dans un an et déjà se donner [d'ici là] le temps de la réflexion », a-t-il expliqué.

Par ailleurs, a-t-il noté, « le peuple français en a absolument assez que des gens prennent des décisions en son nom ». Partant, selon François Asselineau, Emmanuel Macron eut été mieux avisé d'organiser un référendum au sujet de ce pacte, qui, juge-t-il, « s'inscrit dans le principe de la mondialisation ».


Les mesures au cœur du pacte

Au-delà des mesures visant à protéger les migrants (notamment dans l'objectif 9 qui prévoit de renforcer la lutte transnationale contre le trafic de migrants ou encore l'objectif 10 qui vise à éliminer la traite de personnes), le pacte onusien, qui se veut « non contraignant » pour les Etats signataires, comporte d'autres aspects. Entre autres : selon l'objectif 5 du texte, les signataires s'engagent à ménager des options et des filières de migration régulière, accessibles et plus souples, « pour faciliter la mobilité de la main-d'œuvre ».

Par ailleurs, le pacte de Marrakech entend « faire évoluer la manière dont les migrations sont perçues ». L'objectif 17 encourage ainsi les Etats à « condamner et contrer » les actes de racisme, de discrimination ou encore d'intolérance envers les migrants, notamment en exerçant un contrôle de l'information.


Commentaire : Le fait de recevoir et d'accepter des immigrants aurait comme conséquence un renforcement du contrôle sur la population. Par ailleurs, voyez l'absurde de la situation : on fait la guerre ailleurs, on détruit le pays cible, on le vide de ses forces vives et on assassine les autres, puis vient l'immigration. Les pays responsables des guerres acceptent donc les victimes pour qu'elles deviennent une "main-d'œuvre". Important ce mot.

Le trafic de migrants, cela fait des années que les gouvernements se réunissent pour en discuter et aucune solution n'a été trouvée. Les changements terrestres en cours vont venir s'ajouter et renforcer la « mobilité » générale... Alors il leur faut peut-être une excuse pour masquer ceci par cela... D'une pierre, deux coups.


Afin de promouvoir une « information indépendante, objective et de qualité, y compris sur internet », les Etats ayant approuvé le pacte sont appelés à « sensibilis[er] les professionnels des médias aux questions de migration et à la terminologie afférente, en instituant des normes déontologiques pour le journalisme et la publicité et en cessant d'allouer des fonds publics aux médias qui propagent l'intolérance, la xénophobie, le racisme et les autres formes de discrimination envers les migrants ».