Article 2 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme : « Droit à la vie : 1- Le droit de toute personne à la vie est protégé par la loi. La mort ne peut être infligée à quiconque intentionnellement, sauf en exécution d'une sentence capitale prononcée par un tribunal au cas où le délit est puni de cette peine par la loi. 2 - La mort n'est pas considérée comme infligée en violation de cet article dans les cas où elle résulterait d'un recours à la force rendu absolument nécessaire :
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© Inconnu
a) pour assurer la défense de toute personne contre la violence illégale ; b) pour effectuer une arrestation régulière ou pour empêcher l'évasion d'une personne régulièrement détenue ; c) pour réprimer, conformément à la loi, une émeute ou une insurrection ».

En tant que juriste, permettez-moi d'exposer la raison pour laquelle j'ai choisi de vous soumettre à réflexion cet article 2 de la CESDH, à l'aune des évènements touchant à la gestion de "la crise des Gilets jaunes" :

Sans doute sommes-nous de plus en plus nombreux, en qualité de français soutenant ou non le mouvement des Gilets jaunes, à nous interroger sur la stratégie de maintien de l'ordre ordonnée par l'actuel Gouvernement à leur encontre. Et je pense inutile de rappeler que nous sommes le seul pays à utiliser des grenades contenant du TNT contre des personnes désarmées et contrôlées de toute part ; sans oublier les dangereux "flasballs" utilisés contre ces personnes, malgré les alertes du Défenseur des droits et les diverses dérives déjà condamnées en justice.

Les détracteurs de ce mouvement pourraient objecter la nécessité d'un maintien de l'ordre aussi "musclé" (pour le moins...) face à des rassemblements non-déclarés en Préfecture et non coordonnés par des responsables identifiés...

Mais voilà, nous avons pu constater que lors de "l'Acte IX" du mouvement des Gilets jaunes sur la ville de PARIS ce 12 janvier 2019 ; manifestation pourtant déclarée : les Gilets jaunes se sont fait brutalement "nasser" et massivement arroser au canon à eau, avec "les gaz et grenades" qui vont avec.

D'où nous pouvons en déduire et en observer que le traitement des Gilets jaunes reste le même, qu'ils aient déclaré ou non la manifestation... Même le syndicat "France-Police", sur son site internet officiel, émet de sévères et inquiètes critiques sur la gestion de cette crise Nationale par l'actuelle stratégie gouvernementale.

Nous avons bien compris que ce n'est donc pas la stratégie de "désescalade" et d'apaisement qui est voulue par ce Gouvernement, depuis les origines du mouvement des Gilets jaunes, voici maintenant 10 semaines. Bien au contraire, les déclarations de la Présidence et du Ministère de l'Intérieur tendent à nier ce mouvement, à le reléguer à une vulgaire "association de malfaiteurs" ne cherchant qu'à détruire nos Institutions Républicaines.

Dans la bouche de Monsieur Macron, le vocable de "Gilet jaune" est par ailleurs devenu tabou. J'invite les curieux de Freud à relire à cet égard la théorie du "Totem et du Tabou"... fondant tout interdit de relations incestueuses.

Sur ce, la horde au pouvoir a équipé nos Forces de l'ordre de nouveaux "Flash-balls" permettant de tirer en outre des grenades, à la vitesse de "333 Km/h", ainsi que le déclarait prestement Monsieur Alain BAUER sur le plateau de "C dans l'air"... Je laisse à chacun le soin de s'intéresser au Curriculum Vitae de Monsieur BAUER, pour ceux qui ne le connaissent déjà. Si je cite ce Monsieur, c'est qu'il en connaît quelque chose en matière de stratégies de polices, jusqu'à celles de la pensée... Et sans doute le questionnement qui va suivre serait-il qualifié par ses soins de "complotiste", ainsi qu'il n'a eu de cesse de l'évangéliser ironiquement sur le plateau de cette émission de "C dans l'air".

Devant les centaines de vidéos, que j'invite d'ailleurs à télécharger avant qu'elles ne disparaissent, dans lesquelles nous pouvons tous constater une forme de provocation à la violence des Gilets jaunes traités comme "la lie de l'humanité" par une telle stratégie ordonnée aux Forces de l'ordre : canon à eau, grenades au TNT, tirs volontaires de flash-balls en plein visage, arrestations arbitraires, démontages illégaux de campement de Gilets jaunes installés sur un terrain privé (avec l'accord du propriétaire)... Jusqu'à, ce 15 janvier, des amendes de 135 euros à ceux qui portent un gilet jaune ... Et j'en passe, tant il s'agit d'un sinistre et douloureux inventaire à la Prévert.

Jusqu'à un Pompier volontaire, à Bordeaux, qui s'est fait "tirer comme un lapin" ; Pompier et père de trois enfants qui est actuellement dans le coma... Incident d'une telle gravité que même le Parquet et le Préfet ne peuvent, semble-t-il, rester silencieux. Alors que Monsieur Castaner continue de déclarer sur "TV Carcassone", qu'il ne connaît aucun débordement policier...

Alors que Monsieur Macron ne cesse de multiplier les assertions insultantes à l'égard des français meurtris.

Devant tout cela, donc, je n'ai pu m'empêcher de me poser la question suivante :
Est-ce là une stratégie de provocation à une forme de guerre civile que cherche notre actuel Gouvernement ?
Mais alors, dans quel but ?

Et c'est là que je vous demande la plus grande attention à la lecture de cet article 2 de la CSDH - extrait :
« La mort n'est pas considérée comme infligée en violation de cet article dans les cas où elle résulterait d'un recours à la force rendu absolument nécessaire : (...) pour réprimer, conformément à la loi, une émeute ou une insurrection »
Que chacun d'entre-nous médite ces questions.

Elles vont au delà de la sympathie ou du rejet que nous pouvons éprouver à l'égard des Gilets jaunes.

Elles touchent à la France que nous voulons léguer à nos enfants.
Gilles Ardit - Maître en droit des personnes et de la famille - ancien travailleur social.