Une marche pour « défendre la démocratie et les institutions » face aux violences : lassés par les Gilets jaunes, des Foulards rouges lancent un pari inédit dans les rues de Paris ce 27 janvier. « C'est un appel à la majorité silencieuse qui reste terrée chez elle depuis dix semaines », plaide l'initiateur de cette Marche républicaine des libertés, Laurent Soulié.
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Sur place, ils étaient plusieurs centaines à 14h à bravant le mauvais temps sur la place de la Nation.



C'est depuis sa page Facebook « STOP. Maintenant, ça suffi t» que cet ingénieur toulousain de 51 ans a lancé mi-décembre l'idée de cette marche, « comme une bouteille à la mer», quand il a compris que «le mouvement n'allait pas s'apaiser ».


Ce mouvement a été rejoint par le collectif des Foulards rouges, né fin novembre pour protester contre les blocages, à condition que le défilé ne soit pas une manifestation de soutien au président Macron mais, plus largement, à la République. « La colère a été entendue, les revendications étaient légitimes mais nous dénonçons la forme, les violences systématiques, la haine contre les élus, les journalistes. Aujourd'hui, on n'est plus dans une contestation sociale », a déclaré Laurent Soulié, initiateur de la marche, lors d'un point presse.

Si le défilé se veut « apolitique », il est de fait difficile de ne pas y voir un mouvement de soutien au gouvernement. En effet, le principal groupe sur les réseaux sociaux d'appel à la mobilisation pour le 27 janvier a été une première fois intitulé « Marche républicaine de soutien à Emmanuel Macron ». Il a depuis été rebaptisé « Marche républicaine des libertés », co-organisés par les Foulards rouges et le collectif de Laurent Soulié, « Stop maintenant, ça suffit ».

Plusieurs élus marcheurs iront également manifester au départ de la place de la Nation. Certains veulent clairement que la mobilisation permette à la majorité de montrer les muscles, à l'instar du sénateur LREM François Patriat, qui déclare dans un entretien diffusé par Public Sénat : « Depuis le début, je dis que nous devons y aller. » Pour le chef de file des sénateurs LREM, entre 50 et 100 parlementaires macronistes devraient faire partie du cortège.