Canard Enchainé, février 2019
Laisser faire un casseur pour avoir des images à vendre à l'opinion publique : bravo Macron ! Le Canard révèle comment des policiers voulaient rapidement intervenir pour appréhender le casseur et comment les ordres venus d'en haut leur ont indiqué le contraire...Effarant.

Au lendemain de l'acte XIII des gilets jaunes, la Préfecture de police de Paris ( PP) a brandi comme un trophée l'arrestation d'un méchant casseur. Durant plus de quatre heures, le dénommé Thomas P. a fracassé successivement un Abribus, des vitrines de banques et de compagnies d'assurances, mis le feu à la Porsche du chef Christian Etchebest et même cramé un véhicule de l'opération Sentinelle. Un succès vendu, dés le lendemain, en exclusivité, images l'appui à tous les médias, comme un franc succès des forces de l'ordre.

Mais, au fait, pourquoi avoir attendu la fin de la manif pour le serrer, alors que tous ses exploits étaient, un à un, immortalisés en temps réels par les poulets ?

En réalité, dès le début de la manif, le loustic, connu de la Direction du renseignement de la PP, était filoché par deux de ses agents. Très vite après ses premiers méfaits, les deux poulets, équipés d'appareils photo, ont demandé à leur hiérarchie l'intervention d'un détachement d'action rapide (DAR, des flics en civil spécialisés dans le « saute-dessus ») pour capturer l'« anarcho-délinquant » saccageur à l'extérieur du cortège des gilets jaunes. Refus des chefs, au motif que les DAR étaient trop occupés ailleurs.

Il aurait été dommage de priver les téléspectateurs d'un spectacle d'une telle intensité.