
Les policiers ont pu suivre, pendant toute la manifestation des Gilets jaunes, samedi, un seul casseur qui compte à son actif plusieurs milliers d’euros de dégâts en quatre heures.
« Notre attention est attirée par le comportement d'un individu au milieu d'une foule. Disons qu'il est particulièrement hostile à la présence de fonctionnaires de police... » Ainsi débute le compte rendu des policiers de la compagnie de sécurisation et d'intervention de Paris, responsables de l'interpellation de Thomas P..
Âgé de 25 ans, le jeune homme a été arrêté samedi soir, dans le VIIIe arrondissement de la capitale, soupçonné d'avoir mis le feu à un fourgon militaire de l'opération Sentinelle garé près de la tour Eiffel. Les images, devenues virales sur Internet, ont suscité des condamnations unanimes. « Indignation et dégoût. Les militaires de la mission Sentinelle protègent au quotidien nos compatriotes du risque terroriste », a rappelé Christophe Castaner, ministre de l'Intérieur.
Il attaque à tout-va
Selon le rapport de police, dont nous avons pris connaissance, Thomas P. s'est livré à d'importants actes de vandalisme toute au long de la journée. Lorsque les premiers heurts éclatent en marge de l'acte 13 des Gilets jaunes, vers 14 heures, il se trouve au boulevard Saint-Michel (Ve). Gilet jaune enfilé sur une tenue entièrement noire, le suspect porte un masque et des lunettes de protections à élastiques rouges qui lui cachent le visage. Il sort un marteau de son sac à dos et s'attaque aux vitres d'une banque Bred. « Disons différer notre interpellation au vu de la présence hostile de très nombreux manifestants », consignent les policiers.

Le casseur enfile régulièrement un gilet jaune pour se fondre dans la masse.
Systématiquement placé en tête de cortège, noyé au milieu d'autres casseurs, le jeune homme crie « des slogans hostiles à la police ». Son périple délinquant l'amène à s'en prendre à des caméras de vidéosurveillance puis à une voiture de police Golf stationnée près de la rue Pasteur (XVe) en lançant des barrières de chantier. Préférant ne pas prendre le risque de déclencher une émeute, les policiers renoncent à intervenir à plusieurs reprises et filment ses agissements.
Des dizaines de milliers d'euros de dégâts
À 15h43, rue des Volontaires, Thomas P. dérobe un ordinateur dans une enseigne Allianz et se met à le détruire sur le trottoir, sous les applaudissements de ses complices. Coups de pied, usage de marteau et de pied de biche, jets de trottinette en libre-service...
Une agence BNP et une concession Renault sont aussi prises pour cible. Six minutes plus tard, rue François-Bonvin, les policiers observent le jeune homme casser les vitres d'une Porsche noire garée et jeter un carton enflammé dans l'habitacle. Un véhicule de luxe qui appartient... au chef cuisinier Christian Etchebest.
Plus loin, il vole une sacoche abandonnée dans une BMW et déverse son contenu au sol. « Disons qu'il enlève régulièrement son gilet jaune lorsqu'il commet des dégradations afin de se fondre dans la masse », constatent les policiers. Arrivé rue Émile-Pouvillon (VIIe), Thomas P. pénètre dans une Honda grise, retire le frein à main et s'amuser à déplacer le véhicule.

Un véhicule de la mission Vigipirate incendié, en marge d’une manifestation des Gilets jaunes.
Arrêté, il donne une fausse identité
Une heure plus tard, alors que le jeune homme jette un ultime pavé sur un véhicule de l'administration pénitentiaire, les CRS dispersent la foule près de l'avenue Georges V (VIIIe). Thomas P. lâche son sac à dos au sol et prend la fuite. Il est rattrapé à 17h55 par les policiers en civil dans une rue adjacente.
Aux fonctionnaires, il décline une fausse identité : Nicolas Verrier, né à Montauban (Tarn-et-Garonne). Le jeune homme de 25 ans s'appelle en réalité Thomas P. et il est connu de la Direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP) pour son appartenance à la mouvance anarcho-autonome. Déjà connu de la justice pour des dégradations, il est placé en garde à vue au commissariat du 13e arrondissement.
Commentaire : Castaner explique (malgré lui ?) que le casseur appartient à l'extrême gauche :