A quatre semaines des législatives espagnoles, des heurts autour d'un rassemblement du parti nationaliste VOX à Barcelone, entouré de manifestants pro-indépendance, se sont soldés par cinq blessés et sept arrestations, selon une source policière.
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© Josep LAGO
A l'appel du parti nationaliste de droite VOX, farouche défenseur de l'unité espagnole et donc du maintien de la Catalogne dans l'Espagne, plusieurs milliers de personnes - 5 000 selon la police - se sont rassemblées sur la place d'Espagne à Barcelone ce 30 mars, pour «défendre jusqu'au bout l'Espagne unie», selon les mots de son dirigeant, Santiago Abascal.

« Nous n'accepterons que la défaite et la capitulation du séparatisme, sans aucune négociation », a-t-il notamment tonné.


Mais, dans une Catalogne où le sentiment indépendantiste n'a jamais faibli et se trouve même renforcé depuis le référendum d'autodétermination de 2017, et où les plaies du franquisme sont encore ouvertes, un tel rassemblement a provoqué la colère de certains indépendantistes radicaux et de groupes antifascistes.

Plusieurs d'entre eux avaient appelé leurs partisans à venir manifester autour du rassemblement, notamment pour « protester contre le fascisme ». Quelques 300 manifestants, dont beaucoup portaient des cagoules, sont effectivement venus sur place, donnant lieu à des heurts. Cinq personnes ont été blessées et sept ont été interpellées, selon une source policière citée par l'AFP.



Commentaire : Deux défenseurs de Custodia Compartida qui se dirigeaient à l'acte de VOX auraient été agressés. La police fait une enquête.



VOX s'est trouvé ces derniers mois une tribune permanente en s'octroyant - en toute légalité - un rôle d'accusateur tonitruant au procès des indépendantistes catalans : une particularité de l'ordre juridique espagnol dénoncée par les séparatistes et qui embarrasse le gouvernement socialiste de Madrid.

Le parti nationaliste est un nouveau venu sur la scène politique espagnole, après avoir fait une entrée fracassante au Parlement andalou en décembre, remportant 12 sièges et mettant fin à la domination de la gauche dans la région. Un vrai tour de force dans le pays car depuis 1977 et la fin du régime franquiste, l'extrême droite avait disparu de l'échiquier politique national.


L'immigration illégale et l'interdiction des partis indépendantistes catalans sont les deux axes de campagne de VOX, qui ambitionne d'entrer au Parlement européen après les élections de mai. Il espère aussi faire une percée au Parlement espagnol à l'occasion des élections législatives anticipées du 28 avril.