Selon le ministre de l'intérieur Christophe Castaner, des casseurs pourraient être présents en nombre le 20 avril à l'occasion de l'acte 23 de la mobilisation des Gilets jaunes. L'ambiance festive à Toulouse contraste avec celle de Paris, beaucoup plus tendue.
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© Gonzalo Fuentes Source: Reuters
Trois rendez-vous différents ont été annoncés sur la page d'un événement sur Facebook : Gare du Nord, Porte Saint-Denis (à coté du métro Strasbourg Saint-Denis) et place du Châtelet (en face du théâtre du Châtelet). Tous devraient converger à la Madeleine à 12h avant de partir à « l'assaut de l'Elysée et des champs », annonce l'événement.


Plus de 60 000 policiers et gendarmes seront mobilisés en France le 20 avril lors de l'acte 23 des Gilets jaunes pour « assurer la sécurité des Français et garantir la liberté de manifester sans danger », a annoncé le 19 avril Christophe Castaner, qui affirme que les « casseurs seront à nouveau au rendez-vous ».


Commentaire : S'il le sait, pourquoi ne pas les arrêter avant et ainsi permettre une manifestation en bonne et due forme, comme le désirent les Gilets jaunes.


Les renforts seront concentrés sur certaines villes particulièrement concernées par la présence prévue de casseurs selon place Beauveau. Ce sera le cas à Toulouse, Montpellier, Bordeaux et en particulier à Paris.

«Leur objectif affiché est clair : reproduire le 16 mars », a poursuivi le ministre en référence à l'acte 20 des Gilets jaunes, lors duquel les Champs-Elysées avaient été l'objet de saccages et de scènes de chaos, entraînant le limogeage du préfet de police de Paris Michel Delpuech. Son remplaçant, Didier Lallement, prévoit la présence d'«un bloc radical de 1 500 à 2 000 personnes» dans la capitale le 20 avril. Composé d'« ultra-jaunes » et de membres de la mouvance contestataire, ces groupes chercheraient à faire dégénérer les rassemblements organisés dans la capitale par «des déambulations erratiques parsemées d'actes violents et par des velléités d'exactions dans des lieux symboliques comme le secteur des Champs-Elysées et le plateau de l'Étoile», peut-on lire dans une note du préfet datée du 16 avril et que Le Point a pu se procurer.

Après Toulouse le 13 avril, les figures des Gilets jaunes, Eric Drouet, Maxime Nicolle et Jérôme Rodrigues, ont appelé cette fois les manifestants à converger vers Paris. « Organisez-vous, c'est votre métier de faire le maintien de l'ordre. Cette fois-ci, essayez d'éviter de remettre la faute sur les Gilets jaunes [comme] le 16 mars », a prévenu Eric Drouet dès le 28 mars.

Dans la capitale, deux secteurs seront interdits à la manifestation samedi : les Champs-Elysées mais aussi Notre-Dame et ses abords après l'incendie qui a en partie détruit la cathédrale. A cet égard, le préfet de police Didier Lallement a pour sa part affirmé que les projets de rassemblement de Gilets jaunes aux abords de Notre-Dame relevaient de la «pure provocation». Il a également annoncé avoir interdit deux manifestations, dont le trajet initial prévoyait un départ depuis le secteur de Bercy, dans l'est de la capitale pour rejoindre les Halles ou la place de l'Etoile.


Ailleurs en France, les manifestations non déclarées ont été interdites dans le centre-ville de Nantes, car des « individus radicaux » sont « susceptibles de mener des actions violentes », a déclaré le 19 avril la préfecture de la Loire-Atlantique. Entre 500 et 2 800 manifestants défilent à Nantes chaque samedi depuis cinq mois, selon les chiffres de la préfecture, lors de manifestations qui ont presque systématiquement tourné aux affrontements avec les forces de l'ordre.


Commentaire : On punit ceux qui ne sont pas violents par le simple fait qu'ils veulent manifester et on ne met pas en prison les violents. Est-ce normal ? Quel message donne un pouvoir qui fait le contraire de ce qui devrait se faire ?


Même situation dans d'autres villes où les manifestations non déclarées sont également interdites par arrêtés préfectoraux dans les centres-villes de Rouen (Seine-Maritime) et de Caen (Calvados), ainsi qu'au niveau d'un rond-point à Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime).


A Paris, un policier a été blessé. Il est aidé et protégé par ses collègues.


Selon Aline Leclerc, journaliste au Monde, des individus tout de noir vêtus ont cassé la vitrine d'un magasin Go Sport, y ont pénétré et ont jeté des vêtements et accessoires de sport sur la foule qui les a acclamés.


A Paris, près de la place de la République, des heurts importants entre manifestants et forces de l'ordre sont en cours.


Des incendies de mobilier urbain, de voitures et de scooters ont lieu sur les boulevards. Les pompiers sont déjà sur place.



A Bastille, un habitant résidant au premier étage d'un immeuble distribue des bouteilles d'eau aux Gilets jaunes.




A Montpellier, place de la Comédie, de nombreux Gilets jaunes sont rassemblés dans une ambiance festive.


A Toulouse, un imposant cortège se met en marche.


Un journaliste relate qu'un magasin Franprix situé boulevard Richard Lenoir, sur l'itinéraire de la manifestation, est victime de plusieurs pillages. Sur cette vidéo, on peut voir un responsable du magasin conspuer des Gilets jaunes et des personnes habillées en noir.


Des tensions opposent manifestants et forces de l'ordre sur le boulevard Richard Lenoir.


Une banderole en hommage à Notre-Dame de Paris, ravagée par un incendie le 15 avril, a été affichée et ornée de fleurs au départ de la manifestation des Gilets jaunes à Bercy.


Selon un journaliste du Monde, quelques Gilets jaunes présents dans l'église de la Madeleine sont contrôlés. Les forces de l'ordre évacuent les lieux.


Les manifestants présents à la Gare du Nord ont été contraints par les forces de l'ordre à prendre le métro afin de se diriger vers l'une des manifestations déclarées.


Selon une journaliste du Monde, une partie des Gilets jaunes est encerclée près de la Gare du Nord : « Les policiers leur demandent d'enlever leurs gilets et de rejoindre la manifestation déclarée (qui part de Saint-Denis). »


Un cortège de Gilets jaunes se met en marche depuis la Gare du Nord en scandant la célèbre ritournelle du mouvement : « Emmanuel Macron, on vient te chercher chez toi ! ».