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© LP/Olivier ArandelGaspard Glanz a été interpellé ce samedi 20 avril à Paris alors qu’il couvrait l’acte 23 des Gilets jaunes.
Plusieurs professionnels font état de violences ou d'interpellations lors de cet acte 23 des Gilets jaunes.

Alors que la situation continuait à être tendue ce samedi après-midi autour de la place de la République, plusieurs journalistes indépendants font état de violences policières à leur égard lors de l'acte 23 des Gilets jaunes.

Selon la préfecture de police, 189 personnes avaient été interpellées dans la capitale vers 16h30 tandis que les différentes manifestations en avaient réuni 9 000 à 18 heures (27 900 dans toute la France). Mais parmi les personnes arrêtées, tous ne seraient pas des manifestants ou des casseurs. Selon plusieurs journalistes indépendants, certains de leurs confrères ont fait l'objet d'interpellations malgré leur brassard presse, leur casque blanc ou encore leur matériel.

Au moins deux interpellations et des blessés

Le journaliste indépendant Gaspard Glanz fait partie du lot, comme nos reporters sur place ont pu le constater. Une vidéo publiée sur Twitter par un certain Vidooshan montre clairement Gaspard Glanz emmené par plusieurs policiers, effectivement menotté.

Selon un confrère du Figaro, Thibault Izoret, celui qui suit régulièrement les mobilisations de Gilets jaunes a été menotté place de la République. « Les interpellations non conformes se sont multipliées et mon collègue du Figaro a été pris à partie par un membre des forces de l'ordre, je diffuserai les images ce soir », prévient-il.


Plus tôt dans la matinée, le journaliste indépendant Alexis Kraland, lui aussi habitué à suivre les Gilets jaunes, aurait également fait l'objet d'une interpellation devant la gare du Nord. Selon son confrère Maxime Reynié, il avait pourtant indiqué sa profession. « Et plusieurs collègues essayaient de discuter avec la police avant de se voir ordonner de quitter les lieux sinon interpellation », précise le photographe indépendant.


La journaliste collaborant avec RFI Marine Jeannin partage elle une photo d'Alexis Kraland entouré de plusieurs policiers et assure qu'il a ensuite été « embarqué ».


« La presse particulièrement visée par les forces de l'ordre. Nombreux photographes, cameramen, techniciens parfaitement identifiables pris pour cible en dehors de tout cadre déontologique. Nombreux blessés », dénoncent pour sa part l'agence Line Press dont l'un des collaborateurs, le journaliste freelance Clément Lanot, raconte sur Twitter avoir été « visé par un (tir de) LBD alors que je suis identité presse (brassard, carte, caméra). Tout va bien, merci les protections. »


« Une journaliste aurait reçu un flashball sur la main gauche d'après plusieurs témoins. Elle a rapidement été prise en charge par les Street Medics (les bénévoles des Gilets jaunes assurant les premiers secours, ndlr) », écrit par ailleurs Charles Baudry, également journaliste freelance.

Sur sa vidéo, une femme avec un casque presse a effectivement l'air d'avoir besoin d'assistance, mise à l'écart par des manifestants.


« Qu'est-ce qui justifie d'interpeller des reporters, si ce n'est pour les empêcher de travailler ? Ne bafouez pas l'état de droit Christophe Castaner ! Préfecture de police, respectez la liberté d'informer ! » a d'ores et déjà réagi sur Twitter le SNJ, premier syndicat des journalistes.