A deux jours du traditionnel défilé du 1er mai prévu dans la capitale, la préfecture de police a mis en garde le 29 avril contre « des risques de violences et de dégradations », annonçant notamment « un arrêté obligeant les responsables de commerces [...] installés sur le parcours du cortège intersyndical à fermer leurs établissements le temps de la manifestation ».
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© Yves Herman Source: Reuters
Le président de la République lui-même, réagissant à la probable présence de Black blocs dans les cortèges, a demandé une réponse « extrêmement ferme » à leur encontre.


Le ministère de l'Intérieur a opté pour une stratégie sécuritaire de grande ampleur.

« Clairement, le dispositif se durcit et nous l'assumons », a ainsi confié au Point Laurent Nunez, secrétaire d'État du ministre de l'Intérieur. Et l'hebdomadaire de détailler une partie des moyens que le gouvernement souhaite déployer pour assurer le maintien de l'ordre :
« De l'ADN synthétique (peinture chimique indélébile) pour marquer les agitateurs de manière durable ; des drones pour repérer - et filmer - du ciel les fauteurs de troubles ; des motards pour permettre aux brigades de répression antiviolence (BRAV) de se "projeter" dans les cortèges aux fins d'interpeller les casseurs en flagrant délit... Et des effectifs de gendarmes et de policiers décuplés.»
Détail symbolique d'une stratégie sécuritaire inédite assumée par le gouvernement, les unités de première ligne ont reçu l'ordre de « prendre leur service en « tenue Robocop », surnom donné aux « gilets pare-coups lourds », ces équipements coqués et ultra-renforcés normalement réservés aux émeutes urbaines », explique Le Point.

Après le 1er mai 2018, marqué par des débordements ainsi que la présence, dans le cortège, de plusieurs individus s'étant adonné à des actes de délinquance, « des failles » dans la gestion de la manifestation avaient été dénoncées dans les rangs même de la police. Pour éviter de se retrouver de nouveau sous le feu des critiques, le gouvernement prévoirait cette année de mobiliser, comme le révèle Le Point, pas moins de 5 000 agents.


Commentaire : Ne pas omettre que « l'affaire Benalla » a démarré le 1er mai 2018...


La mobilisation des Gilets jaunes, qui se poursuit depuis plus de cinq mois, donne à ce 1er mai une couleur particulière. Le ministère de l'Intérieur, qui a été confronté à de très nombreuses critiques quant à sa gestion des différents actes parisiens de la mobilisation citoyenne, est plus que jamais attendu au tournant.