Le premier ministre japonais Abe Shinzo a transmis un message du président américain Donald Trump à l'intention des dirigeants iraniens, qui les invite à s'asseoir à une table de négociation en ajoutant « qu'il (Trump) serait prêt à suspendre toutes les sanctions seulement pendant les négociations ». Aucune garantie n'a été offerte de geler ou d'annuler les sanctions.
Oman
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Sayyed Ali Khamenei, le chef suprême de la Révolution iranienne, a rejeté le message et tout dialogue avec le président des USA, en disant à son invité que Trump n'est pas jugé digne d'un échange de messages.

Des sources bien informées de la décision iranienne proches des décideurs ont repris les propos du President Hassan Rouhani et du conseiller iranien de Sayyed Khamenei en ce qui concerne les affaires étrangères, Ali Akbar Velayati, qui ont dit que « si l'Iran ne peut exporter son pétrole à partir du golfe persique, nul au Moyen-Orient ne pourra le faire ».

La source s'attend donc à « d'autres attaques à venir en raison de la décision des USA d'interrompre le flux d'hydrocarbures par tous les moyens et à tout prix. Par conséquent, le pétrole cessera d'être livré au monde si l'Iran ne peut exporter ses deux millions de barils par jour ».

Deux pétroliers - le Kokuka Courageous et le Font Altair - ont été attaqués dans le golfe d'Oman jeudi, ce qui menace l'approvisionnement de l'Occident en pétrole et met gravement en danger les pétroliers naviguant au Moyen-Orient.
« Une attaque de plus et les compagnies d'assurance devraient augmenter leurs tarifs. D'autres attaques encore et aucune compagnie d'assurance n'acceptera d'assurer le moindre pétrolier naviguant sur les eaux du Golfe, ce qui placera l'Iran et les autres exportateurs de pétrole sur un pied d'égalité. Voyons voir comment Trump et l'Europe vont se justifier auprès de leurs populations lorsque le prix du pétrole deviendra inabordable », a précisé la source.
« Les tensions dans le Golfe ne s'apaiseront qu'une fois que les sanctions contre l'Iran seront levées. Sinon, d'autres objectifs seront ciblés et le niveau de tension va graduellement augmenter. Les USA vendent des armes inadéquates pour assurer la protection des pétroliers et des oléoducs qui acheminent le pétrole vers les ports. Si l'Iran souffre, le reste du monde souffrira tout autant », a indiqué la source.

« La vente de pétrole a été comparée à une horde de loups chassant ensemble. S'il y en a un qui est incapable de chasser, d'autres le remplacent. Quand l'Iran était sous le coup de sanctions qui l'empêchaient de vendre sa production quotidienne de pétrole brut, l'Arabie saoudite et la Russie l'ont remplacé en augmentant leur production et leurs livraisons. Voilà pourquoi Sayyed Ali Khamenei a dit aux dirigeants iraniens de ne considérer aucun pays comme un ami et allié durable. »

Aujourd'hui, le golfe d'Oman est devenu le centre opérationnel d'une attaque contre des pétroliers. Ceux-ci ont fait l'objet d'attaques multiples. Si les attaquants voulaient faire couler les pétroliers, ils auraient créé une catastrophe écologique dans le golfe d'Oman et l'océan Indien. L'Iran souhaite que tous s'assoient à la table de négociation, y compris les pays du Golfe, mais une fois que les sanctions seront levées.

« Le président Trump veut maintenir le statu quo. Cela ne convient pas à l'Iran, car son économie en souffrira énormément. Lécher ses plaies et attendre que Trump finisse son premier mandat, c'est faire le jeu de Trump et il n'en est pas question. La tension dans le Golfe est montée lorsque Trump a décidé de se retirer de l'accord sur le nucléaire. Laissons-le payer le prix maintenant. Si l'Iran ne peut exporter son pétrole brut, le pays doit être prêt à entrer en guerre », de poursuivre la source.

La Russie a conseillé à l'Iran de ne pas abandonner l'accord sur le nucléaire, qui a promis un retrait graduel. Les dirigeants iraniens croient que Trump aimerait bien que l'Iran se retire complètement de l'accord pour qu'il puisse accuser Téhéran de se diriger vers la production d'une bombe nucléaire.

C'est une véritable guerre qui se déroule au Moyen-Orient aujourd'hui, une guerre où les pétroliers et l'approvisionnement mondial en pétrole (30 % des livraisons de pétrole dans le monde passent par le Golfe) sont les cibles. Le président Trump et ses alliés du Moyen-Orient devront assumer la responsabilité des pertes et de la hausse du prix mondial du pétrole résultant des attaques contre les pétroliers qui ne devraient pas cesser, peu importe les menaces américaines.

Si l'Iran juge que les sanctions mettent en péril la survie de sa population à moyen terme, il sera prêt à aller en guerre et à en accepter les conséquences. Ce n'est pas possible de menacer un pays qui s'écroule déjà économiquement. Sauf qu'en levant les sanctions, Trump fournira des munitions aux Démocrates dans leurs attaques contre lui pendant la prochaine campagne électorale.

Une autre solution serait de lever les sanctions et d'inviter l'Iran à négocier. Le dernier choix serait d'acculer l'Iran au pied du mur, de l'affronter et d'accepter que tout le Moyen-Orient s'embrase. Après tout, les dirigeants iraniens n'ont-ils pas accueilli le porte-avions américain en direction du Golfe en le qualifiant de « stand de tir »? La balle est dans le camp des USA.