La pression fiscale s'allège nettement pour le salarié français. Il récupère 8 jours de pouvoir d'achat en 2019 mais notre pays reste celui où l'impôt est le plus lourd d'Europe selon l'étude annuelle réalise par EY et l'Institut Molinari.


Commentaire : 8 jours = nettement !?


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Si une qualité n'a jamais été déniée à notre beau pays, c'est sa capacité à lever l'impôt. Et en la matière nous sommes même les champions d'Europe pour la quatrième année consécutive selon les calculs réalisés par EY, pour l'Institut économique Molinari. Celui-ci publie pour la 10e édition de son étude sur la pression fiscale et sociale réelle du salarié moyen de l'Union européenne (UE).

L'idée est de calculer combien de jours un salarié moyen travaille pour payer ses impôts et ses cotisations sociales et à quelle date intervient le jour de sa « libération fiscale et sociale », autrement dit, quand il commence à travailler pour son propre compte.

Ce baromètre met très clairement en lumière la pression réellement supportée par les salariés moyens, avec une méthodologie uniforme dans toute l'UE. Et cette année, le poids des prélèvements s'allège de manière significative puisque les Français récupèrent 8 jours de pouvoir d'achat en 2019. Conséquence de la mise en oeuvre des promesses de campagne d'Emmanuel Macron, il travaille « seulement » jusqu'au 19 juillet pour financer les dépenses publiques alors que l'année dernière il le faisait jusqu'au 27 juillet et l'année d'avant jusqu'au 29.

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La mécanique s'est donc progressivement inversée à tel point que si la France reste la première sur le podium de la pression fiscale, elle est désormais ex aequo avec l'Autriche et très proche de la Belgique (15 juillet).

Avant de disposer de 100 € de pouvoir d'achat réel, le salarié français doit en moyenne faire face à 121 € de charges et d'impôts (comme le salarié autrichien). Par comparaison, la moyenne dans l'UE est de 83 €.

Un gain de 403 euros

« La fiscalité sur le salarié moyen baisse significativement en France et c'est une excellente nouvelle », se réjouit Cécile Philippe, présidente de l'Institut économique Molinari et co-auteure de l'étude. « La baisse des charges sociales mise en oeuvre par le gouvernement français va dans le bon sens, même si l'écart avec la moyenne de l'UE reste très important ».

Le poids des prélèvements obligatoires sur le salarié moyen diminue très significativement en France. Il s'établit à 54,73 % en 2019, contre 56,73 % en 2018 et 57,41 % en 2017, relève l'Institut. Le salarié moyen français économise 1 215 € en 2019 grâce aux suppressions de cotisations maladie et chômage. En revanche, l'augmentation de la CSG (+1,7 %) représente une perte de 663 € en 2019. Et l'augmentation de l'assiette d'imposition du salarié moyen liée à la baisse des charges sociales laisse plus de matière imposable avec un surcoût d'impôt sur le revenu de 149 €. D'où in fine, selon l'Institut Molinari, un gain moyen de 403 €.

Impôts et bien-être

S'il figure parmi les plus fiscalisés de l'UE, le salarié français est aussi l'un des mieux payé avec 55 158 € (7e rang de l'UE). Mais, assure l'Institut Molinari, « il est si fiscalisé (54,73 % de charges et impôt sur son salaire complet, 1er rang de l'UE), qu'il ne lui reste que 24 970 € en pouvoir d'achat réel (11e rang de l'UE, devant l'Espagne). »

Reste que si les Français sont lourdement taxés, ils bénéficient en échange de prestations qui n'ont pas toujours d'équivalent dans les autres pays européens. Pourtant, le croisement avec des travaux de l'OCDE montre que la France, 1ère de l'UE en taux d'imposition réel du salarié moyen, n'est que 11e sur les 21 pays de l'UE notés dans la dernière livraison de Better Life publiée par l'OCDE.

« La qualité de vie semble meilleure dans plusieurs pays ayant une pression fiscale et sociale moindre », affirme l'Institut Molinari.