Suzanne Der Karkour

« Ils m'ont violée toute la journée avant de m'assassiner. »

Ces mots, Suzanne Der Karkour, ne pourra jamais les prononcer. Cruelle, comme le fut son calvaire, la réalité l'est tout autant. Avant-hier, le corps de cette chrétienne a été retrouvé sans vie à Yaqubiye dans la région d'Idlib. Vierge à soixante ans, elle est morte sous les assauts répétés des djihadistes d'Al Nosra.

Depuis le début de la guerre, Suzanne s'occupait des champs d'oliviers et des arbres fruitiers de la propriété familiale, tout en enseignant l'arabe aux enfants de son village. Une fois retraitée, elle poursuivit son travail bénévolement auprès des jeunes de l'église du village de Kneye pour les aider à obtenir leur brevet et baccalauréat. D'une famille aisée, elle n'était pas tenue de donner des cours pour vivre et pourtant, elle poursuivit sa mission, jusqu'au bout.

Mardi 9 juillet, inquiété par son absence, le prêtre de la ville envoie des paroissiens la chercher. Ils la trouvent là, étendue sur le sol de son champ, seule.

L'autopsie révèle que Suzanne a subi la torture de viols répétés en continu depuis l'après-midi du lundi jusque tôt dans la matinée du mardi, soit quelques heures seulement avant sa découverte.

En martyre, elle a rejoint le ciel et ses milliers de frères chrétiens, morts dans les arènes de la barbarie.

Idlib est au centre de l'attention des médias, mais lequel... lequel parlera de Suzanne, de ce « trophée de guerre » pour les barbares, ancre dans le ciel pour l'humanité ?