D'après l'IGPN, et contrairement aux affirmations du procureur, les coups portés par Didier Andrieux lors de l'acte 8 des Gilets jaunes n'étaient « ni proportionnés ni nécessaires ». Une information judiciaire pour violences policières a été ouverte.
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« J'ai saisi un juge d'instruction pour violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique » : le 26 juillet - soit six mois après les faits - le procureur de la République de Toulon Bernard Marchal a opéré un virage à 180 degrés concernant le commandant divisionnaire Didier Andrieux, filmé en train de frapper plusieurs personnes lors de l'acte 8 des Gilets jaunes.

Dans des vidéos qui avaient provoqué de vives réactions sur les réseaux sociaux, Didier Andrieux avait été vu en train d'asséner des coups au visage d'un individu interpellé, qui semblait pourtant être maîtrisé par ses collègues policiers. Dans la foulée, Bernard Marchal, avait assuré ne pas avoir ouvert de procédure contre le commandant de police, justifiant : « Il y avait un contexte insurrectionnel avant et après ces vidéos, dans lequel il était impossible d'interpeller quelqu'un sans violence, et il a agi proportionnellement à la menace. » Didier Andrieux et Bernard Marchal avaient par ailleurs expliqué de concert que ce manifestant était menaçant et avait notamment un tesson de bouteille en main.

Le parquet de Toulon, qui n'avait pas jugé utile dans un premier temps d'enquêter sur les conditions de l'interpellation, s'était ravisé 24 heures plus tard, après une décision de la préfecture d'engager de son côté une enquête administrative. Didier Marchal avait alors confié à son tour une enquête judiciaire à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).

C'est sur la base du rapport remis fin juin par l'IGPN que Didier Marchal a finalement décidé d'ouvrir une information judiciaire. Selon Libération, la police des polices indique dans son rapport que l'homme n'était pas porteur d'un objet dangereux et que les coups portés au visage par le policier n'étaient «ni proportionnés ni nécessaires».

Le parquet de Toulon, qui avait ouvert précédemment une information judiciaire contre trois Gilets jaunes, dont l'homme visible dans la vidéo - qui ne portait pas de Gilet jaune - pour « outrages et violences volontaires à l'égard de personnes dépositaires de l'autorité publique », précise qu'un seul et même juge d'instruction est saisi des deux volets de l'affaire.