Fontainebleau
© LP/Sylvain DeleuzeFontainebleau, lundi après-midi. L’une des trois victimes d’atteintes sexuelles lors de son arrivée au tribunal.
Devant le tribunal de Fontainebleau, Marie* tremble encore comme une feuille. « En entendant la peine, cela m'a soulagé », explique cette Bellifontaine. Son agresseur a été condamné à un an de prison ferme lors des comparutions immédiates lundi pour des atteintes sexuelles sous la violence, la contrainte, la menace ou la surprise sur deux femmes et une mineure de 14 ans en juin dernier.


Commentaire : Avec les emménagements de peine, la personne restera-t-elle réellement un an derrière les barreaux ?


Il a tout nié en bloc. Le procès s'est déroulé à huis clos. La procureur de la République avait requis deux ans de prison et une interdiction de 5 ans du territoire.

Formellement identifié par deux de ses victimes

L'une des deux autres victimes, Isabelle*, a donné l'alerte jeudi dernier alors qu'elle s'approchait du parc du château de Fontainebleau, vers 7 h 50. « J'allais à mon travail et je l'ai vu de l'autre côté de la rue. J'ai immédiatement appelé la police qui l'a interpellé, raconte la jeune femme d'une vingtaine d'années. Cela faisait un mois que j'avais peur en allant et en rentrant du travail. »

Isabelle et Marie ont été approchées les 17 et 19 juin derniers dans le parc du Château de la ville impériale par cet homme, un réfugié afghan de 18 ans. Le 16 juin, il s'en était déjà pris à une mineure de 14 ans.

À chaque fois quelle que soit l'heure, il s'approchait de ses proies en parlant à moitié français et anglais. « Il est venu très près de moi et m'a demandé si je pouvais manger avec lui, l'héberger, raconte Marie. Il m'a touché les parties intimes et je l'ai repoussé. Il m'a alors attrapé par les cheveux et m'a embrassé de force. » Elle parvient à le repousser puis s'enfuit.

Lors des trois attaques, l'homme tente de caresser les fesses, les seins ou le sexe des victimes au-dessus des vêtements.

Finalement, les deux femmes l'ont formellement identifié. « C'est d'ailleurs le seul élément d'enquête. Pour des faits d'une telle nature, il aurait fallu des investigations plus fouillées », déplore de son côté Me Ahlem El Acchab, l'avocate du prévenu.

Outre sa condamnation, il devra indemniser les victimes. Il sera inscrit sur le fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes (FIJAISV).

Le maire soulagé mais ulcéré

« Je trouve cela bien que la justice ait été rapide et que les faits ont été punis à leur juste mesure », déclare Frédéric Valletoux, le maire (Agir) de Fontainebleau, passablement énervé « de voir circuler cette histoire sur les réseaux sociaux d'extrême droite ».

L'édile rappelle qu'en trois ans, « c'est la première fois qu'il y a un problème avec une personne accueillie au centre de la Croix-Rouge alors qu'au moins 1 500 personnes y sont passées ». « Il faut savoir raison garder, estime l'élu. Malheureusement, il y a déjà eu des agressions dans le parc et ce n'était pas le fait de réfugiés. »

*Les prénoms ont été modifiés