Alors que les appels au rassemblement ce samedi à Nantes se multiplient, la préfecture a interdit toute manifestation dans une grande partie du centre-ville.

Nantes
© LOIC VENANCE/AFPLe parquet de Nantes a pour sa part ouvert mardi une information judiciaire « contre X » pour « homicide involontaire »
Voilà qui risque de creuser encore un peu plus le divorce avec les autorités. La préfecture de Loire-Atlantique a présenté jeudi soir un périmètre interdit à toute manifestation samedi dans la ville de Nantes, alors que les appels au rassemblement en hommage à Steve Maia Caniço se multiplient.

La préfecture, qui affirme qu'aucune manifestation n'a été déclarée, cible ainsi la majeure la majeure partie du centre-ville, la gare, mais aussi la préfecture ou le commissariat Waldeck-Rousseau. Le quai Wilson en revanche, là où a disparu le jeune homme de 24 ans dans la nuit du 21 au 22 juin après une intervention houleuse des forces de l'ordre, n'est pas concerné.

« Un dispositif de sécurité adapté, réactif et mobile, sera déployé pour prévenir les violences, protéger le centre-ville et procéder, le cas échéant, aux interpellations des fauteurs de troubles », indique, jeudi soir, un communiqué de la préfecture de Loire-Atlantique.

Le corps de Steve Maia Caniço retrouvé dans la Loire

La préfecture justifie sa décision par « la présence de manifestants ultras et d'individus extrêmement radicaux de type black bloc » au sein du cortège. Son choix, dit-elle, est de nature à « assurer le respect de l'esprit du rassemblement pour Steve Maia Caniço ».

Nantes, un bastion des Gilets jaunes

Depuis la découverte, lundi, du corps du jeune homme, plusieurs mots d'ordre appelaient à se rassembler, donnant tous rendez-vous au centre-ville de Nantes, samedi à 13h00. C'est le point de rassemblement d'où partent habituellement le samedi les manifestations, particulièrement suivies, des Gilets jaunes depuis l'automne dernier à Nantes.

Des arrêtés préfectoraux ont également été pris pour interdire des « artifices », « le port et le transport, sans motif légitime, d'objets pouvant constituer une arme », ainsi que « l'achat et la vente au détail, l'enlèvement ou le transport de tout carburant dans tous les points de distribution situés dans les communes de Nantes Métropole ».

L'opposition sur le qui-vive

L'avocate de la famille de l'animateur périscolaire de 24 ans, Me Cécile de Oliveira, avait indiqué mercredi qu'elle ne savait pas si les proches du jeune homme participeraient à cet hommage. « C'est une possibilité », avait-elle expliqué, car « ils sont touchés par leur solidarité. »

La contestation de l'enquête de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), blanchissant les policiers a rendu l'affaire encore plus corrosive . Et notamment pour Christophe Castaner, le ministre de l'Intérieur, fragilisé par ce drame même si, officiellement, ce pilier de la macronie conserve la confiance du Premier ministre et surtout du chef de l'Etat.

Les députés La France insoumise ont de leur côté demandé l'ouverture d'une commission d'enquête parlementaire après la découverte du corps du jeune homme. Le parquet de Nantes a pour sa part ouvert mardi une information judiciaire « contre X » pour « homicide involontaire ».