CHU Strasbourg
© Archives DNA Michel FrisonDevant le CHU de Hautepierre, à Strasbourg
« On vient de déposer un droit d'alerte auprès de la direction ainsi qu'un préavis de grève pour le 6 septembre », explique, ce vendredi après-midi, Christian Prud'Homme secrétaire général FO HUS (Hôpitaux universitaires de Strasbourg) après l'agression dont ont été victimes des professionnels de santé, jeudi matin aux urgences de l'hôpital de Hautepierre. « Un patient très virulent a été amené par les pompiers vers 11 h », raconte le syndicaliste. « Dans la bagarre trois infirmières, une aide soignante et deux médecins ont été blessés, ainsi qu'un ambulancier extérieur à l'hôpital qui a subi un traumatisme thoracique », indique Christian Prud'Homme. Parmi les personnels de santé, l'aide soignante souffre de douleurs aux cervicales, elle s'est vue prescrire une semaine d'ITT. Une infirmière blessée à la main est également en arrêt de travail. Une autre infirmière s'est fait « cracher du sang au visage, dans les yeux », un accident d'exposition au sang a été déclaré. Les deux médecins souffrent de morsures et de griffures.

Réunion sur la sécurité

Pour la partie judiciaire, « trois plaintes ont déjà été déposées », souligne le syndicaliste de FO qui a rencontré vendredi après-midi la direction des HUS. Le syndicat demande entre autres la présence d'un vigile 24h/24h aux urgences, et pas seulement de 20 h à minuit. La direction a proposé une prise en charge psychologique des victimes ainsi que l'organisation début septembre d'une réunion sur la sécurité dans les services d'urgences, rapporte Christian Prud'Homme.

Le 12 juillet dernier, Christophe Gautier, directeur général des HUS avait indiqué que l'hôpital réfléchissait à étendre le déploiement des agents de sécurité sur l'ensemble de la nuit (DNA du 13 juillet).

Évaluation du protocole d'accord sur la sécurité

Une lettre a également été adressée par FO au maire de Strasbourg pour solliciter un rendez-vous afin de demander le renfort de la police municipale aux urgences, qui n'est plus présente sur les lieux depuis plus d'un an, regrette le syndicaliste.

Le préavis de grève déposé par FO pour le 6 septembre fait suite à cette agression et ne s'inscrit pas dans le contexte de crise qui touche les services des urgences en France. « L'incident de jeudi est pris très au sérieux », explique le directeur général des HUS, Christophe Gautier, avant de souligner qu'il est le fait d'un patient hors de contrôle. « C'est un acte isolé, un cas atypique, le patient a dû être sédaté. Il n'y avait pas d'équipe de sécurité à ce moment, mais deux policiers et quatre pompiers qui étaient présents ont aidé à le maîtriser. Ce n'est pas une question d'organisation, ce qui ne veut pas dire que les questions de sécurité aux urgences n'existent pas. Ces questions abordées dans un protocole d'accord font l'objet de discussions avec les syndicats qui sont constantes. Nous avons prévu avec FO d'en discuter à nouveau mardi. Il est prévu une évaluation du protocole d'accord qui pourra évoluer ».