Malgré les tensions récurrentes en Afghanistan, cibler une mosquée reste peu fréquent, et donc très marquant. Ce vendredi, l'attentat du lieu de culte du village de Jaw Dara, dans le district d'Haska Mina ( province de Nangarhar ), fera forcément date.

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© Farzana Shah
Le bilan des victimes ne cesse en effet d'augmenter depuis l'explosion d'une bombe qui a provoqué l'effondrement du toit sur plusieurs centaines de fidèles. Mais pour l'instant, aucun groupe terroriste actif dans cette zone n'a revendiqué l'acte.

Cette mosquée peut abriter les prières d'environ 700 musulmans. Et selon l'estimation d'un habitué, au moins 350 fidèles étaient sur place ce jour-là. Pour l'instant, la confusion règne toutefois sur le nombre de personnes réellement touchées. En début de soirée (milieu d'après-midi en France), le dernier bilan du porte-parole de la province faisait état de 62 morts et 33 blessés.

Pas de revendication de Daech ou des talibans

Aucun groupe n'a pour l'instant revendiqué l'attentat. Les talibans et le groupe Etat islamique, qui s'affrontent dans la région, sont tous deux implantés dans le Nangarhar, province frontalière du Pakistan.

D'ordinaire, les attentats à caractère confessionnel sont rares. En mai dernier, un imam réputé de confession sunnite et un fidèle ont été tués dans un attentat à la bombe visant une mosquée de Kaboul. Les chiites sont plus souvent la cible de telles attaques, dans un Afghanistan très majoritairement sunnite. Daech a revendiqué un attentat kamikaze contre une cérémonie de mariage chiite qui a fait au moins 63 morts en août à Kaboul. Le groupe terroriste avait aussi revendiqué une attaque en juillet contre une mosquée chiite à Ghazni (centre), tuant deux personnes.

Outre les attentats ciblant des lieux de culte ou leurs représentants, un rapport de l'ONU a déploré jeudi un nombre de victimes « sans précédent » depuis plus d'une décennie au troisième trimestre de l'année, l'Afghanistan continuant à s'enfoncer dans une violence « totalement inacceptable ». Entre le 1er juillet et le 30 septembre, la Mission de l'ONU en Afghanistan (Manua) a recensé 1 174 civils tués et 3 139 blessés, d'après son rapport trimestriel. Le mois de juillet, avec 425 morts recensés, a aussi été le pire depuis une décennie.