IHU Marseille
« Professeur Didier Raoult, pouvez-vous nous présenter la situation actuelle de l'épidémie de coronavirus en France ? »

« Tout d'abord le premier point que je voudrais souligner, je pense que toute mon équipe a le même sentiment, c'est que je suis d'une certaine façon incroyablement rassuré par le comportement des gens que je vois. Je trouve ça inouï. Je trouve qu'il y a un soutien extraordinaire ou bienveillance extraordinaire. Nombre de messages au soutien on a des bénévoles on a des gens qui nous envoient des cadeaux qui nous encouragent. Il y a, alors que Marseille c'est Marseille, c'est ma ville mais généralement elle est un peu désorganisée, il y a ici un respect de l'organisation, de la discipline pour les patients. On a quatre files, tout le monde suit. Il y a des gens extrêmement célèbres que vous rêveriez d'avoir sur un plateau télé, qui font la queue comme tout le monde, sans rien dire.

Et donc on voit quelque chose qui moi, je trouve me rassure, parce que je pensais que le pays n'était plus capable de ça. Et donc ça me rassure de voir, ce qui veut dire que dans les crises on est capable de voir des choses tout à fait incroyables. Et donc ne vous inquiétez pas trop pour les gens qui médisent de moi, je suis enthousiaste pour ce qu'on fait. Il n'y a qu'une chose que j'espère, c'est que la loi européenne qui nous interdit de travailler plus de 48 heures par semaine, quarante-huit heures par semaine, ne va pas s'appliquer à nous parce que les gens qui sont ici travaillent beaucoup. »
« La deuxième chose c'est sur le plan du travail. Écoutez, le traitement, les stratégies de diagnostiques qu'on a mis en place fonctionnent bien, on a testé 50.000 personnes ici maintenant, donc ce qui nous a permis de détecter 2.400 personnes infectées ici à qui ont a proposé des thérapeutiques. Nous avons maintenant du recul sur à peu près un millier de personnes qui ont reçu le traitement hydroxychloroquine plus azithromycine. Les choses se sont très bien passées. Nous avons eu à déplorer un décès qui est un homme de 84 ans. C'est tout pour l'instant, donc après trois jours de traitement, ce qui nous permet de commencer à avoir une véritable évaluation donc on est très satisfait et faites attention ne vous auto-prescrivez pas ça, en particulier il faut qu'il y ait un médecin qui vous le prescrive, il faut que vous ayez un électrocardiogramme, qu'on dose le potassium dans votre sang. Il ne faut pas improviser, ce sont quand même des médicaments et donc il faut y faire attention.

Mais globalement les résultats qu'on a sont très satisfaisants et je suis très content que l'équipe chinoise viennent de publier, une étude comparative entre "l'hydroxychloroquinee" contre "pas de traitement" et qui montre que effectivement dans notre cible qui sont les gens qui sont modérément malades, diagnostiqués au début, l'hydroxychloroquine à un succès important. Il faut faire attention, quand il est trop tard il est trop tard, c'est à dire au moment où les gens sont entrés en réanimation, quand ils ont des syndromes de détresse respiratoire, quand on est obligé les intuber, en réalité ça n'est plus l'heure des antiviraux. On sait ça pour la grippe par exemple, les médicaments qui marchent pour la grippe ça marche dans les deux premiers jours de la grippe. La ça marche un peu plus longtemps mais c'est au début qu'il faut lutter contre les virus. Une fois que les lésions sont faites, elles sont un peu irréversibles et on n'arrive plus à les arrêter.

Donc nous on continue à avoir des données, comme les Chinois, qui montrent que quand on soigne, qu'on détecte les gens, quand on les soigne au début de la maladie, on a des résultats qui évitent une évolution défavorable et on est content que les choses aillent dans ce sens-là. Donc c'est ce que nous avons maintenant et ce dont nous sommes contents en termes de résultats. Bien entendu on communique ces résultats quotidiennement au ministère la Santé à nos autorités de santé de manière à ce qu'ils en tiennent compte pour les décisions qu'ils ont à prendre. Voilà mais maintenant je ne voudrais pas que vous imaginiez que je suis tout seul et donc je voudrais vous présenter l'état major des gens qui travaillent avec nous, qui travaillent comme des fous, comme tous les gentils je ne peux pas faire venir tout le monde pour vous les présenter mais les gens qui travaillent ici se donne corps et âme pour pouvoir essayer de faire fonctionner les choses et donc il faut que vous voyiez leur tête. »

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