Une agence de l'emploi japonaise a révélé lundi qu'un ouvrier japonais avait été envoyé à la centrale accidentée de Fukushima en pleine crise nucléaire, alors qu'il n'était pas volontaire. Environ une semaine après l'accident du 11 mars, ce sexagénaire a été engagé sur une durée contractuelle d'un mois. Son travail consistait en principe à conduire un camion de dix tonnes dans la préfecture de Miyagi, au nord de celle de Fukushima où se trouve la centrale.

Au premier jour de travail, il a été emmené sur le site de Fukushima Daiichi (Fukushima N°1), la centrale saccagée par une série d'accidents dus à la panne de ses systèmes de refroidissement causée par le séisme et le tsunami du 11 mars. «Il nous a contactés, il se demandait s'il allait continuer sa mission», a expliqué Satoshi Hoshino, du centre de l'emploi de Nishinari à Osaka (centre-ouest). Le travail demandé n'avait rien à voir avec la conduite de poids-lourd : l'employé devait fixer des lances à incendie sur des véhicules apportant de l'eau de refroidissement aux réacteurs 5 et 6. Ce salarié, dont le nom n'a pas été divulgué, a néanmoins honoré son contrat jusqu'à la fin.

Peut-être exposé à des radiations

Son employeur, une entreprise de la préfecture de Gifu (centre), a expliqué cette méprise par les difficultés logistiques de l'après séisme, une période d'intense recrutement de travailleurs pour faire face aux premiers besoins de la reconstruction des zones ravagées. «Vu ses conditions de travail, cet employé a peut-être été exposé à des radiations qui pourraient lui valoir des problèmes de santé à l'avenir», a souligné Satoshi Hoshino.

L'agence de presse Kyodo a fait état du cas similaire d'un autre sexagénaire envoyé à la centrale pour effectuer la même tâche, alors qu'il pensait lui aussi travailler ailleurs. Cet autre employé a oeuvré deux semaines à Fukushima Daiichi et a été payé deux fois la somme journalière prévue au départ.