Depuis l'émergence de la robotique et de l'intelligence artificielle, de plus en plus d'emplois sont en train de disparaître. Aussi étonnant que cela puisse paraître, le journalisme est l'un des secteurs nouvellement affectés par cette automatisation des emplois. Et Microsoft est l'une des premières entreprises qui semblent vouloir remplacer les journalistes par des robots.
Robot journaliste
© Ilya Lukichev - Getty Images/iStockphoto
Ce jeudi 28 mai, 27 journalistes ont été limogés au Royaume-Uni, à la suite de la décision de Microsoft de les remplacer par des programmes d'intelligence artificielle, selon des informations du média britannique The Guardian.

En charge d'actualiser la page d'accueil sur le site d'actualités de MSN et le navigateur Edge, les journalistes ont appris qu'ils n'étaient plus utiles, puisque des robots sont désormais en capacité de réaliser leur travail.

Employés par l'agence de presse britannique PA Media, les journalistes vont perdre leur emploi dans un délai d'un mois. « J'ai passé mon temps à lire des articles sur la façon dont l'automatisation et l'intelligence artificielle allaient prendre nos jobs, et maintenant j'y suis, l'intelligence artificielle m'a piqué mon travail », a commenté l'un des journalistes licenciés, avec sarcasme.

Un risque éditorial ?

Les journalistes étaient chargés de sélectionner des articles parus dans les médias et assurer des missions d'édition et de curation. Ils devaient suivre « une charte de recommandation éditoriale », excluant les articles avec des « contenus violents ou inappropriés » pour les jeunes utilisateurs du navigateur de Microsoft.

Les médias en crise

« Comme toutes les entreprises, nous évaluons régulièrement notre activité. Cela peut entraîner un investissement accru dans certaines branches, et de temps en temps, un redéploiement sur d'autres. Ces décisions ne sont pas liées à la pandémie actuelle », a déclaré un porte-parole de Microsoft. A l'instar d'autres organes de presse, l'agence PA Media connaît aujourd'hui de graves difficultés financières, et a dû réduire ses équipes et le montant des salaires de ses employés. D'autres équipes chargées de la curation de contenus pour Microsoft, pourraient également être impactées par la décision du groupe.
Note des Éditeurs Sott.net : En dépit des dires susmentionnés du porte-parole, ces décisions sont prises à l'aune de la « fausse » pandémie de Covid-19, à cela, il n'y a aucun doute.
« L'intelligence artificielle a pris mon travail »

Les journalistes de Microsoft vont maintenant devoir essayer de rebondir avant un été qui s'annonce d'ores et déjà difficile pour eux. « Je passe tout mon temps à lire comment l'intelligence artificielle va occuper tous nos emplois. Et c'est arrivé, elle a pris mon travail », a réagi, fataliste, un membre de l'équipe anglo-saxonne des portails de Microsoft. Seuls les journalistes à temps plein dans l'entreprise garderont leur emploi et ce seront eux qui effectueront désormais les tâches qui incombaient autrefois aux sous-traitants et que les IA ne peuvent pas effectuer.

Le même témoin va plus loin et souligne que Microsoft, qui va se calquer sur un modèle similaire à celui de ses concurrents YouTube, Google News ou Facebook, prend un risque en confiant la gestion des contenus à une IA qui n'aura pas la même capacité à suivre les « directives éditoriales très strictes » qui empêchaient la diffusion de contenus violents ou inappropriés sur le portail MSN par exemple.

Il est à rappeler que Microsoft est dans le secteur de l'information depuis plus de 25 ans. Le site MSN a notamment été lancé en 1995, et en 2018, Microsoft a révélé que Microsoft News comptait « plus de 800 éditeurs travaillant à partir de 50 sites à travers le monde ». Ces éditeurs ont notamment été incités à se tourner progressivement vers l'usage de l'IA dans le cadre de leur travail. Ainsi, cette nouvelle décision de Microsoft n'est pas vraiment une grande nouveauté, mais c'est la première fois que les emplois de certains salariés sont affectés. Par ailleurs, il reste encore à savoir si l'usage de l'IA pour remplacer les journalistes sera efficace.
Note des Éditeurs Sott.net : L'efficacité « journalistique » n'est certainement pas l'enjeu : du moment que ces IA sont programmées et répondent correctement à leurs programmes de désinformation, d'information biaisée et de propagande, le reste « on s'en fout ».
Sources : CNews, Daily Geek Show et Clubic